La désinformation prorusse s'invite aussi sur le réseau social Bluesky

Des internautes ont fui la désinformation du réseau social X pour se réfugier sur Bluesky. Mais ce dernier est à son tour frappé par la désinformation.

Article rédigé par Armêl Balogog
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'Agence France-Presse et le collectif  Antibot 4 Navalny ont trouvé une cinquantaine de publications, qui a priori, peuvent paraître banales, mais qui en vérité sont fausses ou trompeuses. (IAN LANGSDON / AFP)
L'Agence France-Presse et le collectif Antibot 4 Navalny ont trouvé une cinquantaine de publications, qui a priori, peuvent paraître banales, mais qui en vérité sont fausses ou trompeuses. (IAN LANGSDON / AFP)

C'est l'histoire d'un eldorado qui n'en est déjà plus un. Le réseau social Bluesky est souvent présenté comme l'alternative privilégiée à X, le réseau d'Elon Musk accusé d'attirer trop de propos violents, haineux et trop de désinformation. Depuis plusieurs mois, des internautes quittent X pour se réfugier sur Bluesky, en espérant y trouver un réseau plus respectueux où des débats peuvent avoir lieu sans invective. Malheureusement, début 2025, le refuge anti-désinformation n'en est pas resté un très longtemps.

Des deepfakes de professeurs d'université

Le collectif Antibot 4 Navalny a accumulé des indices ces dernières semaines. L'Agence France-Presse et ce collectif ont trouvé une cinquantaine de publications, qui a priori, peuvent paraître banales mais qui en vérité sont fausses ou trompeuses. C'est le cas d'une vidéo d'un professeur de l'université d'Aix-Marseille qui critiquerait avec virulence l'organisation des Jeux olympiques. Il s'agit en vérité d'un deepfake, un hypertrucage. Le contenu de cette vidéo a été manipulé et l'identité de ce professeur a été usurpée.

Ces usurpations d'identité de spécialistes est une nouveauté de cette campagne de désinformation. Selon un spécialiste, contacté par l'AFP, les désinformateurs se sont adaptés et ont adopté les codes des utilisateurs de Bluesky : beaucoup d'étudiants, d'enseignants, de journalistes, de cadres, qui sont venus sur ce réseau social pour y trouver davantage de publications d'experts, pour y apprendre des choses.

Désinformation prorusse

Selon le collectif Antibot 4 Navlany, il s'agit à nouveau d'une campagne de désinformation prorusse. Beaucoup de messages sont élogieux envers la Russie, tout en fustigeant l'aide occidentale apportée à l'Ukraine et en critiquant Emmanuel Macron, cible privilégiée. L'autre indice qui fait penser à une campagne de désinformation prorusse est son mode opératoire, avec des publications automatisées.

L'opération ressemble beaucoup et est même liée à une campagne de désinformation prorusse, repérée sur X il y a un an par le même collectif, la campagne "Matriochka", dont le but était déjà de saper le soutien occidental à l'Ukraine.

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