Le vrai du faux. Non, Mazarin et Colbert et Colbert ne voulaient pas matraquer d’impôt la classe moyenne
Antoine Krempf passe au crible un fait repéré dans les médias et sur les réseaux sociaux.Ce lundi, une supposée discussion entre Colbert et Mazarin.
400 ans de matraquage de la classe moyenne ? C'est que nous dit une image très partagée en ce moment sur Facebook. C'est la transcription d'une discussion entre Mazarin et Colbert qui nous dit-on n'a pas pris une ride : "Quand on est un simple mortel, et qu'on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l'État, lui, c'est différent. On ne peut pas jeter l'État en prison.", affirme l’un. "Cependant, il nous faut de l'argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?", lui répond l’autre. "On en crée d'autres", propose le premier. "Mais alors, comment fait-on ?" "Colbert, tu raisonnes comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches…Des Français qui travaillent, rêvant d'être riches et redoutant d'être pauvres ! C'est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux-là… plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C'est un réservoir inépuisable."
A l’origine, une pièce de théatre de 2008
"400 ans plus tard, c'est la même chose", renchérissent des centaines de personnes qui partagent cette conversation sur les réseaux sociaux. "Vous pouvez relire et vérifier… tout est exact au mot près !", nous dit même l'auteur de la publication. Sauf que c’est faux : cette discussion n'a pas 400 ans, mais seulement une dizaine d'années, et a été tenue sur les planches, dans la pièce de théâtre Le Diable rouge, écrite en 2008 par Antoine Rault, jouée notamment au théâtre Montparnasse avec Claude Rich en tête d'affiche. Si ce dialogue fait étrangement écho aux discussions de ces dernières années sur la dette qui se creuse, les impôts, le matraquage des classes moyennes, ce n'est donc pas du tout incroyable, c'est même tout à fait voulu.
"Peu importent les libertés que prend Antoine Rault avec l'Histoire. On n'est pas à la Sorbonne, on est au théâtre", résumait à l'époque le critique Philippe Tesson dans les colonnes du Figaro. Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que ce texte circule comme un document historique. On l'a déjà vu passer sur Facebook. En 2010, il était partagé pour attaquer la présidence Sarkozy. Trois ans plus tard, on s'en servait pour critiquer la politique de François Hollande. Et le revoilà en 2018 sous l'ère Macron.
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