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Medef : "Des hausses de salaire importantes malgré la crise"

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D'après Thibault Lanxade, président du pôle "entrepreneuriat et croissance" au Medef, "les entreprises françaises, depuis 2000, ont pratiqué des hausses de salaire importantes pour que la motivation et le climat social puissent être stabilisés compte tenu de la crise".

Antoine Krempf

Radio France

Publié le 27/11/2014 07:10 Mis à jour le 27/11/2014 07:13

Temps de lecture : 2min

(Thibault Lanxade affirme qu'il y a eu des hausses importantes de salaire malgré la crise © Maxppp)

Le dirigeant du Medef exagère sur l'importance des hausses de salaire.

Depuis 2002, d'après l'Insee, le salaire net moyen est passé de 1726 euros par mois en 2002 à 2154 euros en 2012. Mais il faut surtout regarder le salaire réel. C'est à dire en retirant l'effet de la hausse des prix lié à l'inflation. Résultat l'augmentation sur 10 ans est de seulement 0,5%. En 2012, dernière année pour laquelle l'Insee dispose de chiffre, le salaire moyen était même en légère baisse. On est donc loin des hausses de salaire importantes annoncées par Thibault Lanxade.

Pas d'effet de la crise sur les salaires

Par contre, le président du pôle "entrepreneuriat et croissance" au Medef a plutôt raison lorsqu'il affirme que la crise n'a pas eu d'effets sur les salaires. Il n'y a pas eu de ralentissement ou d'effondrement des salaires en France depuis le début de la crise comme aux Pays-Bas, en Italie ou au Royaume Uni.

"Il y a eu un choix de continuer à maintenir les revalorisations salariales pour des raisons de cohérence interne et de maintien de l'esprit d'équipe. Mais il y a aussi une explication institutionnelle en raison des revalorisations plurianuelles ", explique Antoine Bozio, directeur de l'Institut des politiques publiques et co-auteur d'une note sur le sujet au Conseil d'analyse économique.

Au détriment de l'emploi

Mais cette politique des entreprises s'est faite au détriment de l'emploi. Entre 2008 et 2012, le taux de chômage a augmenté de plus de trois points de pourcentage de la population active sans observer d'inflexion sur le niveau du salaire net moyen. "C'était finalement plus facile pour les dirigeants d'agir sur l'emploi en supprimant des embauches possibles ou en ne renouvellant pas des contrats à durée indéterminée ", poursuit Antoine Bozio.