Non, des files d'attente spécifiques aux femmes victimes de violences n'ont pas été mises en place au commissariat d'Orléans
Un tweet du ministre de l'Intérieur a pu laisser penser que des files d'attente destinées spécifiquement aux femmes victimes de violences étaient désormais en vigueur au commissariat central d'Orléans. Le dispositif mis en place a au contraire un objectif de confidentialité.
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C'est ce qu'on appelle un bad buzz. Un tweet du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vendredi 23 juillet a donné lieu à des milliers de retweets et commentaires indignés.
"Nouveauté au commissariat d’Orléans" indique le ministre. Les personnes qui se présentent au commissariat pour déposer plainte "ont désormais deux files d’attente" distinctes : "une avec un rond orange pour les personnes victimes de viol, de violences conjugales ou intrafamiliales. Et une avec un rond bleu pour les victimes d’une autre infraction". Gerald Darmanin avait par ailleurs retweeté un article et une photo de La République du Centre illustrant ces deux files d'attente identifiées par des pastilles de couleur.
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Les réactions sur le réseau social ont été immédiates." Comment peut-on demander à des victimes de constituer une file à part ? " demande une internaute. " Donc les victimes de viol vont devoir se présenter bien en évidence devant tout le monde. Mais quelle idée horrible " commente un autre. De nombreux commentaires dénoncent une idée "stupide", "dangereuse" et posant de gros soucis de confidentialité.
Un dispositif mal compris qui a en fait l'objectif inverse
Le dispositif expérimenté à Orléans, intitulé TAC pour " Tableau d'accueil-confidentialité ", vise en réalité à permettre à la victime d'être accueillie de manière confidentielle par du personnel expérimenté et non à la stigmatiser au vu et au su de tout le monde.
La note de service du directeur central de la sécurité publique que nous avons consultée le confirme. Il est prévu qu'à l'extérieur du commissariat, un tableau informe le public, avant l'entrée dans les locaux, qu'il existe un code couleur pour signaler ultérieurement, en toute discrétion, qu'on a été victime de violences sexuelles, conjugales ou intrafamiliales.
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Un panneau disposé à l'accueil, reprend ensuite les deux ronds bleu et orange. Le policier à l'accueil ne pose à ce stade aucune question, mais demande uniquement à la victime de désigner la couleur qui correspond à sa situation. En cas de désignation de la couleur orange, du personnel spécifiquement formé est alerté afin que la victime puisse être prise en charge de manière prioritaire et confidentielle.
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Le cœur du dispositif, déjà testé depuis 2019 au Mans, est donc au contraire axé sur la confidentialité et l'accompagnement de la victime, ainsi que l'illustrait ce reportage de franceinfo en septembre 2020.
Une erreur de communication partie d'une photo
L'erreur d'interprétation autour des modalités pratiques de ce dispositif est partie d'une photo prise et d'explications transmises par le commissariat d'Orléans à nos confrères de France Bleu Orléans et de La République du Centre. Cette photo illustrait un article qui a donc été relayé par le ministre de l'Intérieur.
L'article en question a depuis été modifié, de même que la photo d'illustration. " Contrairement à ce qui nous avait été indiqué au préalable, il ne s'agit pas de files d'attente dans les commissariats mais d'une indication à donner oralement par les victimes, à l'accueil " précisent ainsi nos confrères de La République du Centre
Gerald Darmanin a quant à lui confirmé, via Twitter, que le dispositif à Orléans était bien le même qu'au Mans.
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