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Vrai ou faux
Procès des viols de Mazan : des faux comptes sur les réseaux sociaux et des faux sites internet usurpent l’identité de Gisèle Pelicot
Les avocats de Gisèle Pelicot confirment qu'elle n'a aucun compte sous son nom sur les réseaux sociaux et appellent à la vigilance.
Dominique Pélicot et 50 coaccusés sont jugés cet automne par la cour criminelle du Vaucluse dans ce qui a été baptisé le procès des viols de Mazan. Le principal accusé est soupçonné d'avoir drogué sa femme, Gisèle Pelicot, pour la soumettre sexuellement à des dizaines d'hommes. Des peines allant de quatre à vingt ans de réclusion ont été requises à leur encontre, mercredi 27 novembre.
Pendant toute la durée du procès, alors que Gisèle Pelicot assistait dignement à l'audience, des faux comptes à son nom sont apparus sur les réseaux sociaux, des faux sites internet ont été créés.
Un compte sur X, déjà repéré par franceinfo à la fin du mois d'octobre, s'est exprimé plusieurs fois au nom de Gisèle Pelicot. Il a remercié les personnes qui la soutenaient. Il a aussi remercié celle qui a lancé une cagnotte pour payer les frais de justice de la victime, alors que la vraie Gisèle Pelicot, elle, avait demandé la suppression de cette cagnotte par le biais de ses avocats. En quelques semaines, il a réussi à avoir environ 16 000 abonnés.
Plusieurs milliers d'abonnés
Sur Instagram, le Vrai ou Faux a trouvé trois faux comptes. Le plus populaire rassemble près de 4 000 abonnés et est lié au compte X déjà cité. Il partage des photos et des dessins représentant Gisèle Pelicot. Il a publié également la Une que le magazine Vogue allemand lui a consacrée en novembre.
Pour l'instant, l'objectif de ces faux comptes n'est pas très clair. Le journaliste et enseignant Victor Baissait explique sur X pourquoi ces faux comptes peuvent être inquiétants. "Ce genre de compte peut très bien un jour être retransformé en autre chose pour se faire de l’argent [ou] arnaquer ou être revendu pour être transformé. Le compte a beaucoup de followers qui étaient au moins actifs en octobre 2024, donc très récemment, et ça vaut de l'or", dit-il.
"On peut aussi avoir un compte qui fait des réponses [privées] automatiques ou non pour rediriger des personnes victimes vers une pseudo association, ou dans les griffes de gens dangereux [ou] manipulateurs. Si c’est un message affiché comme automatique, ça pourrait moins éveiller les soupçons", continue-t-il.
Enfin, l'expert estime que "le compte peut envoyer du phishing et des malwares et dire oh mince j'ai été piraté et qu’en réalité ce soit volontaire".
Des sites internet à visée mercantile
Le but des deux faux sites internet au nom de Gisèle Pelicot trouvés par le Vrai ou Faux semble beaucoup plus clair et assumé. Tous les deux sont hébergés aux États-Unis. L'un, créé le 19 novembre, est une simple façade et renvoie directement vers des sites commerciaux pour acheter des lits, des valises ou des livres photos. Les sites proposés varient en fonction des sites commerciaux que vous avez vous-mêmes consultés auparavant.
L'autre, créé le 26 septembre, est un peu plus subtile. Il publie des pseudos-articles principalement en anglais, créant de fausses informations et accompagnés d'images générées par intelligence artificielle. Ses articles sont relayés sur un compte Facebook aussi au nom de Gisèle Pelicot. L'auteur de ces articles les publie en son nom. Le Vrai ou Faux a essayé de le contacter, sans réponse pour l'instant, mais il a répondu aux Vérificateurs de TF1. L'homme explique vivre en Inde, avoir acheté le nom de domaine du site internet et assume son objectif pécunier : "Je veux gagner de l'argent grâce à la publicité sur le site. Je touche un salaire assez bas, alors je vois ça comme un complément de revenu", leur a-t-il expliqué. Autrement dit, il compte surfer sur l'audience de l'affaire dans le monde entier. Il reconnait cependant que pour le moment, cela ne fonctionne pas beaucoup.
Les avocats de Gisèle Pelicot sont préoccupés et choqués
Les avocats de Gisèle Pelicot, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, confirment que ces faux comptes et ses faux sites n'appartiennent pas à leur cliente. Contacté par franceinfo, Antoine Camus explique qu'à ce jour, ils n'ont pas encore commencé à lutter contre ces usurpations d'identité, car ils sont accaparés par le procès en cours.
Néanmoins, les avocats appellent "à la plus grande vigilance". Ces comptes "nous préoccupent au plus haut point et nous choquent à fortiori si des motivations mercantiles et malintentionnées animent leurs véritables auteurs", ajoute le conseil.
Le compte X aux 16 000 abonnés a déjà été mis hors ligne à la fin du mois d'octobre, avant d'être à nouveau en ligne fin novembre, puis hors ligne. Il revient régulièrement.
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