"13 jours 13 nuits", thriller haletant dans le chaos afghan

Dans "Les Experts cinéma" cette semaine, Thierry Fiorile et Matteu Maestracci évoquent les films "13 jours 13 nuits" de Martin Bourboulon et "Le grand déplacement" de Jean-Pascal Zadi.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Lyna Khoudri dans "13 jours, 13 nuits" de Martin Bourboulon. (JEROME PREBOIS / PATHE FILMS)
Lyna Khoudri dans "13 jours, 13 nuits" de Martin Bourboulon. (JEROME PREBOIS / PATHE FILMS)

Dans 13 jours 13 nuits nous sommes en 2021, à Kaboul, capitale de l'Afghanistan, quand les Talibans reprennent le pouvoir. Dans ce chaos terrifiant, l'ambassade de France sera la dernière représentation occidentale à fermer. Dans l'enceinte du bâtiment, encerclé par les islamistes en armes et revanchards, 400 afghans se sont réfugiés dans l'espoir de fuir leur pays.

"13 jours 13 nuits" de Martin Bourboulon

Le film est inspiré du récit de Mohamed Bida, haut gradé de la police, attaché de sécurité à l'ambassade au moment des faits. C'est lui qui va décider de négocier avec les talibans pour monter un convoi et emmener tout le monde à l'aéroport de Kaboul, une opération à haut risque, qui donne tout le suspense et la tension à 13 jours 13 nuits. Roschdy Zem incarne cet homme de devoir avec la force tranquille qu'on lui connaît.

Le film vise et atteint l'efficacité d'un récit d'action à l'américaine, avec son héros modeste, qui a un peu tendance à écraser les autres personnages, dont Lyna Khoudri en humanitaire franco afghane. 4 ans après les faits, il reste l'attitude exemplaire d'un homme et d'un pays, la France, alors que les Afghans ont depuis été abandonnés à leur triste sort.

"Le Grand Déplacement" de Jean-Pascal Zadi

Deuxième long-métrage comme réalisateur de celui que le grand public a découvert en 2020 avec le pertinent et politique Tout Simplement Noir et qui, depuis, promène sa silhouette longiligne et empotée et son visage rigolo dans un grand nombre de films français grand public. C'est l'ambition de ce Grand Déplacement qui imagine une mission spatiale africaine, destinée à aller coloniser (c'est l'un des gags ironiques et politiques du film) une lointaine planète du système solaire habitable par les hommes, considérant que la Terre est vouée à une mort imminente.

Dans cette équipe où les inimitiés sont évidemment fortes, on retrouve Jean-Pascal Zadi lui-même en ancien pilote de chasse imbu de sa personne et particulièrement beauf, et les comédiens Fary, Reda Kateb, Fadily Camara, Lous and the Yakuza, parmi d'autres. Une idée farfelue de départ qui ouvre la porte à de nombreuses vannes plus ou moins potaches et plus ou moins fines

Le Grand Déplacement est inégal, parfois laborieux et souffre aussi de soucis de rythme, mais si on réfléchit dans un contexte de comédie, et de comédie française de surcroît, souvent décevantes, on se dit que rire franchement pendant la moitié d'un film de 83 minutes c'est déjà pas mal...

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