"Classe moyenne" : comédie sociale et jeu de massacre jubilatoire

Dans "Les Experts cinéma" cette semaine, Matteu Maestracci nous présente les films "Classe Moyenne" d'Antony Cordier et "Put your soul on your hand and walk" de Sepideh Farsi.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Laure Calamy et Mahia Zrouki dans le film "Classe moyenne" d'Antony Cordier. (TANDEM FILMS)
Laure Calamy et Mahia Zrouki dans le film "Classe moyenne" d'Antony Cordier. (TANDEM FILMS)

Classe moyenne est une comédie sociale qu'on pourrait comparer au classique sud-coréen Parasite même si son réalisateur Antony Cordier dit plutôt s'inspirer des comédies françaises féroces des années 1970-1980.

"Classe moyenne" d'Antony Cordier

Le décor : une très belle villa du sud de la France, et les personnages : un couple fortuné, Laurent Lafitte et Elodie Bouchez, et leurs "employés à tout faire" (pour le dire élégamment), Laure Calamy et Ramzy Bédia. Sans oublier un troisième couple, la fille des propriétaires et son petit ami Mehdi, étudiant en droit qui aimerait un stage dans le cabinet d'avocats de beau-papa.

Plusieurs incidents et quiproquos vont rendre la situation délétère et même violente. Le film d'Antony Cordier, teinté de sociologie, est bien plus fin qu'il n'y paraît. On rit beaucoup, on grince des dents aussi, le ton passant régulièrement du burlesque à l'observation cynique des rapports de classe. Des situations supposément caricaturales sont souvent assez réalistes.

Dans un casting réussi, surnage un Laurent Lafitte parfait en privilégié détestable et lâche.

"Put your soul on your hand and walk" de Sepideh Farsi

La réalisatrice iranienne exilée en France, Sepideh Farsi, signe un hommage vibrant à la photographe palestinienne Fatima Hassouna, tuée à Gaza le 12 avril dernier dans un bombardement israélien ciblé. Le film est un montage d'échanges entre les deux femmes, jusqu'à la veille de sa mort.

Contrainte par la distance, Sepideh Farsi filme son écran de téléphone avec des conversations souvent hachées par un réseau capricieux, pour un vrai document puissant. Plus ce dernier avance dans le temps, plus il décrit une situation qui empire sur place, sans espoir, entre 4 murs et avec la famine qui guette.

Documentaire poignant qui montre – sans jamais en faire trop ou excès de pathos – l'absurdité mortifère de cette guerre au Proche-Orient, Put your soul on your hand and walk est un des films les plus forts de l'année.

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