"Deux pianos" : un Desplechin élégant au casting royal

Dans "Les Experts cinéma" cette semaine, Matteu Maestracci évoque les films "Deux pianos" d'Arnaud Desplechin et "The Chronology of water" de Kristen Stewart.

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Nadia Tereszkiewicz et François Civil dans le film "Deux Pianos" d'Arnaud Desplechin. (Emmanuelle Firman/ Why Not)
Nadia Tereszkiewicz et François Civil dans le film "Deux Pianos" d'Arnaud Desplechin. (Emmanuelle Firman/ Why Not)

Deux pianos est un film qui en quelque sorte rassemble deux histoires, avec un personnage qui fait le lien. Celui de Mathias, joué par François Civil, un pianiste de grand talent, ex-enfant prodige, qui revient dans sa ville de Lyon après un long séjour au Japon, pour accompagner sur scène Elena (Charlotte Rampling), son ancienne professeure un brin rigide et machiavélique.

Deux pianos d'Arnaud Desplechin

Mais Mathias qui trimballe par ailleurs une addiction certaine à l'alcool, tombe par hasard sur Claude, Nadia Tereszkiewicz. Les deux se sont aimés passionnément, mais depuis elle a épousé Pierre, l'ami de Mathias, soit le troisième côté d'un triangle amoureux.

Une histoire de sentiments, de regrets, de passé qui ressurgit, sur fond de musique classique : ce seizième long-métrage d'Arnaud Desplechin est réussi, d'une part parce qu'il apparaît moins bavard, moins surécrit, avec toujours des histoires de fantômes et des ruptures de ton parfois radicales. Et avec une très belle mise en scène, à la photo splendide, et un casting parfait, Charlotte Rampling et Hippolyte Girardot en tête.

The Chronology of water de Kristen Stewart

Le premier film comme réalisatrice de la comédienne américaine de 35 ans arrive en salles après avoir été présenté au festival de Cannes en catégorie Un Certain Regard, et plus récemment à Deauville.

C'est une adaptation du livre - méconnu en France - de l'autrice Lydia Yuknavitch, paru en 2011 qui évoque sa propre vie, faite de maltraitances, notamment sexuelles, de la part de son père. Une ancienne championne de natation qui trouve une libération et un apaisement dans l'écriture.

Histoire dure, et portrait d'une écorchée vive par une autre écorchée vive : Kristen Stewart, devenue ces dernières années une icône féministe et queer, qui signe un premier long métrage coproduit par le réalisateur anglais Ridley Scott et les Français des Films du Losange, et pour lequel elle a eu une liberté de création totale.

The Chronology of water a justement les qualités et les défauts de beaucoup de premiers films, quand on veut trop en faire, et trop en mettre à la fois. C'est dérangeant, volontairement trash pour accrocher le spectateur, et la réalisatrice abuse peut-être des effets visuels et sonores, mais dans ce trop-plein il y a beaucoup de très bonnes idées, une vraie énergie sincère, et la comédienne Imogen Poots livre une prestation vraiment inoubliable.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.