"Sirat" : le choc sensoriel du dernier festival de Cannes

Dans Les Experts Cinéma cette semaine, Matteu Maestracci évoque les films "Sirat" de Oliver Laxe et "Connemara" d'Alex Lutz.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Image du film "Sirat" d'Oliver Laxe (MOVISTAR PLUS+/FILMES DA ERMIDA)
Image du film "Sirat" d'Oliver Laxe (MOVISTAR PLUS+/FILMES DA ERMIDA)

Sirat est film compliqué à résumer, tellement il est original, punk, et fantastique voire onirique. On a surtout envie de vous crier d'absolument aller le voir, sans en dire trop sur l'intrigue, mais on peut quand même vous révéler qu'on retrouve le comédien bien connu chez nous Sergi Lopez dans le rôle principal. Celui d'un homme paumé, flanqué de son fils ado et de son chien en plein désert marocain,
qui cherche sa fille disparue dans une communauté de "teufeurs" (qui jouent ici leur propre rôle). Le tout alors qu'on croit comprendre via la radio que la troisième guerre mondiale a débuté.

Oliver Laxe a voulu proposer une méditation sur les morts, une sorte de "cérémonie cinématographique" qui gratte le spectateur en son intérieur. Interrogeant aussi la "thanatophobie" ou peur de la mort de nos sociétés modernes.

Avec une musique géniale de David Letellier et des images splendides, un des plus beaux génériques vus depuis longtemps, Sirat film sensoriel s'il en est, avait été l'une des sensations du dernier Festival de Cannes dont il était reparti avec le Prix du jury.

Connemara d'Alex Lutz

Adaptation du livre de Nicolas Mathieu paru au début de l'année 2022, après le Prix Goncourt remis à Leurs enfants après eux qui a également été adapté au cinéma. Alex Lutz s'est donc emparé de l'histoire d'Hélène (Mélanie Thierry) presque quadra et cadre parisienne. Elle craque face au mélange surmenage et charge mentale liée aux enfants et décide de retourner en famille s'installer à Epinal dans les Vosges, où elle a grandi.

Sauf que sur place les choses ne s'arrangent pas forcément et elle craque encore, mais sentimentalement cette fois pour le beau Christophe (Bastien Bouillon), ex-gloire locale du hockey sur glace qui vivote entre petits boulots, divorces et une présence auprès de son père frappé de démence.

Déracinement, conflit de classes, passion, un cocktail dont Alex Lutz se sort plutôt bien. Et Connemara parvient à restituer beaucoup d'émotions du livre grâce à des comédiens impeccables et très expressifs, Mélanie Thierry en tête.

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