Pourquoi peut-on insulter impunément ses meilleurs amis ?
Qu'est-ce qui fait qu'un ami peut accepter que vous l'insultiez ? La réponse se trouve dans la multiplicité de la communication humaine. Les explications de Philippe Vandel.
Qui n’a pas salué ainsi son bon pote de boulot en débarquant au boulot justement ? Sans que le pote ne s’en offusque le moins du monde, et avec raison. Il percute évidemment qu’il s’agit là d’une plaisanterie, sous forme d’antiphrase. Tout comme l’enfant que sa maman appelle amoureusement "ma crapule" ou "ma petite peste", il lui répond par un sourire.
L’explication prend sa source dans la multiplicité de la communication humaine. Nous avons en effet plusieurs canaux disponibles pour échanger avec nos semblables. Les mots, bien sûr, mais aussi les expressions, l’attitude, et les gestes. Tous n’ont pas la même valeur.
Paul Watzlawick, psychiatre d’origine autrichienne, a théorisé cela dans les années 60. La communication qu’il appelle "digitale" regroupe les contenus intellectuels. C’est la communication verbale. Elle suppose de parler la même langue que votre interlocuteur. La communication qu’il nomme "analogique", quant à elle, s’attache à tout ce qui touche l’expression, tout ce qui parle de la relation entre les deux interlocuteurs.
Or, il a été démontré que la communication analogique prend toujours le dessus sur la communication digitale. C’est-à-dire que l’on prête d’abord attention à l’intonation, aux mimiques, aux gestes, avant de tenir compte des mots.
Ironiser avec des smileys
Si une Afghane vous raconte une histoire drôle en pachtoune, l’effet sur vous sera nul : impossible de piger ce qu’elle raconte. Mais si un Danois vous balance son verre de bière à la figure, même sans parler un mot de danois, vous pigez qu’il vous en veut ! Les faits comptent plus que les mots. Et à mi-chemin entre les faits et les mots, il y a l’intonation, nous apprend le génial Watzlawick.
C’est pourquoi il y a souvent des équivoques dans les conversations par mail, dans les tchat, ou par sms. L’ironie relève de la communication analogique, elle transite très mal par un clavier électronique, vecteur de la communication digitale. D’où le smiley , J ou ;-), pour signifier qu’on plaisante.
Revenons à l’oral. Si je remercie pour un cadeau en serrant les dents "Il est magnifique ce gilet ", Tata Jacqueline comprend tout de suite qu’il va finir au fond du placard.
A l’inverse, vous pouvez tacler vos meilleurs amis, mais avec un grand sourire ! C’est ce qu’on appelle "chambrer".
Jusqu’à preuve du contraire...
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