"Le peuple français" de Gérard Noiriel aux éditions Tallandier
Cette semaine, un historien se demande de quel peuple français parlent les responsables politiques quand ils parlent en son nom.
/2025/09/11/peuple-ok-68c2719058388825496910.jpg)
Alors que de nombreux responsables politiques affirment aujourd’hui porter, voire incarner la parole et la colère du peuple français, Gérard Noiriel s’intéresse à l’évolution de ce terme de "peuple" à travers l’Histoire de France, particulièrement depuis la Révolution française, c’est-à-dire depuis que des élus sont censés représenter ce peuple.
"Bon" peuple et "mauvais" peuple
Depuis 1789, donc, les élus de la nation se demandent, selon l’historien, "quel est ce peuple dont il faut se recommander pour exercer le pouvoir de l’État ?" Et ils n’ont pas tous la même réponse à cette question.
En effet, selon Gérard Noiriel, certains font la différence entre le bon et le mauvais peuple, ce "mauvais peuple" pouvant être selon les époques les ouvriers, les paysans ou les marginaux, par exemple.
Des définitions qui exacerbent le "ressentiment", particulièrement aujourd’hui, dans ce que l’historien appelle "la démocratie du public", avec le développement des réseaux sociaux et une communication plus directe entre les responsables politiques et les électeurs.
Communication contre réalité historique
Cette communication, qui s’appuie sur les polémiques et sur l’émotion, ne s’embarrasse pas toujours de la réalité historique.
Gérard Noiriel note par exemple que les immigrés italiens du XIXe siècle sont régulièrement présentés par l’extrême-droite actuelle comme de "bons" immigrés, européens et catholiques, par oppositions aux "mauvais" immigrés d’aujourd’hui.
Une présentation qui occulte la colère suscitée par la présence de ces mêmes Italiens, à l’époque, avec des émeutes et des pillages qui avaient poussé des milliers d’entre eux à fuir de peur d’être lynchés.
L’historien rappelle par ailleurs que s’appuyer sur la volonté du peuple ne revient pas nécessairement à jouer le jeu de la République.
Quand le peuple vote contre la république
C’est aussi un enseignement de l’Histoire que souligne Gérard Noiriel. C’est par exemple au nom du peuple qu’a été balayée la République en 1852, puisque c’est un plébiscite qui a permis à Louis Napoléon Bonaparte de mettre en place le Second Empire.
Une très large majorité des électeurs avaient à l’époque voté pour la mise en place de ce régime autoritaire. La consultation directe du peuple peut donc mener à la fin de l’état de droit.
Finalement, comme le fait l’historien, il faut revenir aux origines de la démocratie et donc à Athènes pour bien mesurer le danger de la démagogie.
Comme le disait Aristote, "là où le pouvoir suprême n’appartient plus aux lois apparaissent les démagogues." Et alors, c’est "le peuple" qui "devient monarque".
À regarder
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter