"Wexit" : au Royaume-Uni certains ultrariches se demandent "si ce n'est pas le bon moment pour partir", analyse le journaliste Philippe Turle
Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste, en poste depuis un an, a décidé d'augmenter les impôts pour combler le trou dans les finances publiques. Des mesures fiscales qui font grincer des dents. "Dans les milieux d'affaires certains sont prêts" à plier bagage, note Philippe Turle, journaliste britannique, chroniqueur international à France 24.
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Le Premier ministre britannique Keir Starmer va très bientôt fêter sa première année au 10 Downing street. Le 5 juillet 2024, au lendemain de la très large victoire en sièges du
franceinfo : La vie serait-elle devenue insupportable au Royaume-Uni avec Keir Starmer comme Premier ministre ?
Philippe Turle : Cela fait moins d'une année que le parti travailliste a repris le pouvoir et on a rarement vu quelqu'un chuter aussi rapidement dans les sondages. Aujourd'hui, Keir Stamer est à 22% d'opinion favorable. Selon l'actuel Premier ministre, le précédent gouvernement conservateur a laissé un trou de près de 25 milliards dans l'économie britannique. Il faut donc combler la dette. Et que fait-il ? Il augmente les impôts, il coupe les budgets des plus démunis et ça commence à faire tilt dans l'opinion publique britannique. Les gens disent : "mais ce n'est pas possible, on ne peut pas acheter dans ce pays parce qu'on ne peut pas investir dans un pays. On est taxés sur tout ce que l'on fait". Si vous regardez les sondages, il y a une bonne partie des Britanniques qui aimeraient bien rejoindre l'Union européenne, mais vous avez aussi une autre partie de l'opinion publique britannique, y compris dans les milieux d’affaires, qui pensent toujours que c'était une bonne idée de partir de l'Union européenne. Ils sont prêts à plier bagage et à repartir investir ailleurs. Ils se disent qu'avec ce gouvernement ils ne peuvent pas faire affaire et se demandent donc si ce n'est pas le bon moment pour partir.
Le gouvernement lance une enquête nationale sur ce scandale de réseau de prédateurs sexuels, qu'on appelle les "grooming gangs" qui ont sévi pendant des décennies ?
Elon Musk a relancé cette affaire. À l'époque des faits, Keir Starmer était le procureur en chef du Royaume-Uni. À propos de cette affaire, Keir Starmer a dit : "J'ai tout fait, à l'époque, pour lancer des investigations concernant ces gangs". Ces "grooming gangs" sont constitués d'hommes souvent d'origine asiatique ou pakistanaise, qui sont allés à la rencontre de jeunes filles de milieux modestes pour leur donner des cadeaux, les emmener en voiture, les droguer, boire de l'alcool et les vendre pour des pratiques sexuelles. C'est un énorme scandale en Grande-Bretagne. Pendant la campagne électorale de Donald Trump, Elon Musk a incendié Keir Starmer disant que rien n'avait été fait et que c'était à cause de lui si cette histoire n'avait jamais été résolue, assurant qu'il fallait absolument qu'une enquête nationale soit menée pour savoir ce qui s'était passé. Aujourd'hui, une enquête est ouverte. À l'époque des faits, le gouvernement était au courant de cette histoire, mais n'a rien fait par peur d'être accusé de racisme envers la communauté pakistanaise de Grande-Bretagne. Les victimes n'ont pas été prises au sérieux et beaucoup ont énormément souffert depuis une dizaine d'années. Aujourd'hui, on commence seulement à se rendre compte de l'énormité de ce scandale dans certaines villes du nord de la Grande-Bretagne, notamment.
Les travaillistes sont au pouvoir, que deviennent les conservateurs ?
Les conservateurs sont vraiment partis la queue entre les jambes. Maintenant, il y a un nouveau chef de parti qui s'appelle Kemi Badenoch. C'est une femme assez dynamique. Les conservateurs sont vraiment très très bas dans les sondages. Ils n'ont aucun espoir de revenir au pouvoir pour le moment et même de regagner une certaine légitimité auprès des Britanniques. Il y a un vide en face des travaillistes, et qui remplit ce vide, eh bien c'est Nigel Farage avec "Reform UK", parti d'extrême droite qui lui est en train de bâtir une popularité sur une seule chose, c'est l'immigration. C'est pour cette raison qu'il arrive à construire une certaine popularité en Grande-Bretagne, qui dépasse la popularité actuelle de Keir Starmer.
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