Fake news : les adolescents sont ciblés mais pas désarmés
Face aux campagnes de désinformation menées sur les réseaux sociaux, le CNRS a étudié l'aptitude des plus jeunes à discerner le vrai du faux. Des résultats utiles pour renforcer leurs capacité d'analyse par l'enseignement.
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Si les campagnes de désinformation ont toujours existé, la communication virale par le biais des réseaux sociaux est un vecteur privilégié pour fabriquer et diffuser des fake news de toutes sortes. Avec le jeune public particulièrement en ligne de mire.
Selon Médiamétrie, en janvier 2024, 84,7 % des 15-24 ans – soit 6,6 millions de jeunes – se sont connectés à internet chaque jour. En moyenne, les 15-24 ans y passent 3h50 par jour, dont 3 h 34 sur leur téléphone mobile. Les réseaux sociaux représentent 58 % de leur temps quotidien passé sur internet. Plus de 8 sur 10 (81,3 %) d’entre eux s’y sont connectés chaque jour.
Dès lors que des Etats ou des groupes d’intérêt entreprennent d’exploiter ces médias sociaux, pour façonner les opinions publiques par la diffusion de fausses nouvelles, une équipe du Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant (LaPSyDE) du CNRS vient de publier dans la revue Nature une étude qui analyse le discernement de la vérité chez les adolescents. Afin d’évaluer leur capacité à repérer ces fake news. Alors que le développement cérébral des humains ne s’achève qu’entre 20 à 25 ans.
Évaluer les capacités cognitives
Ils ont travaillé sur un échantillon de 432 enfants âgés de 11 à 14 ans. Et les ont soumis à une batterie de questions : par exemple, ils devaient noter de 1 à 4 l’exactitude de faits d’actualité qui leur étaient proposés, certains étant réels et d’autres imaginaires. Des tests cognitifs permettaient également d’évaluer leur capacité de raisonnement.
Les plus jeunes, les plus exposés
Il apparaît, d'une part, que plus les collégiens - garçons ou filles - sont âgés, plus ils sont à même de distinguer les fausses informations. Ce qui n’est pas le cas, selon les scientifiques, avant l’âge de 11 ans.
D’autre part, celles et ceux qui ont été capables de repérer les fake news disposaient de meilleurs résultats aux tests cognitifs. C’est bien le développement de leur capacité à raisonner qui leur donne les armes intellectuelles pour déceler les données mensongères. Ce qui plaide pour une prise en compte renforcée dans l’enseignement d’un apprentissage des mécanismes d’analyse des informations plutôt que de céder à la spontanéité et à l’émotion immédiate face à une nouvelle. D’autant que les informations sur les réseaux sociaux se reçoivent et se consomment largement en solitaire face à son smartphone.
Des éléments qui peuvent relever du bon sens mais qui confirment qu’il est possible de mettre en place avec la pédagogie des contre-mesures utiles pour renforcer la capacité des jeunes générations à faire face à ces opérations de désinformation qui seront à l’avenir de plus en plus élaborées techniquement. Avec une hyperpersonnalisation des messages adressés aux personnes ciblées. Un risque qui mérite que l’on s’y prépare sans tarder.
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