IA générative : seules 5 % des entreprises tireraient un profit de cette technologie

Tandis que se pose la question de la concurrence de l'intelligence artificielle à l'égard d'emplois salariés, une étude du MIT - la célèbre université de la côte est des Etats-Unis - tempère le discours ambiant sur les performances de l’IA.

Article rédigé par Nicolas Arpagian
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'intelligence artificielle apporte-t-elle aux entreprises un plus réellement quantifiable ? (ANDRIY ONUFRIYENKO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)
L'intelligence artificielle apporte-t-elle aux entreprises un plus réellement quantifiable ? (ANDRIY ONUFRIYENKO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Un laboratoire du MIT a interrogé au cours du premier semestre de l'année 153 dirigeants représentant 52 entités, et analysé 300 cas concrets de déploiement de modèles d’intelligence artificielle générative dans des entreprises. Il s’agit de ces algorithmes permettant sur demande de générer des textes, des images, des vidéos, des codes informatiques ou des musiques. Et le bilan est net, selon cette étude publiée cet été : 95% des sociétés ne constatent pas de résultats mesurables en termes de chiffre d’affaires ou de croissance.

Des IA encore faiblement apprenantes

À ce stade, on identifie deux raisons principales à cette désillusion.

D’une part, les utilisateurs constatent et déplorent que les systèmes d’IA qui leur ont été proposés ne conservent pas de retour d’expérience des situations rencontrées, ne s’adaptent pas au contexte et ne s’améliorent pas au fil du temps. Contrairement à des humains qui effectueraient ces mêmes tâches.

D’autre part, il semble que dans la plupart des cas le recours à l’intelligence artificielle a été organisé par les échelons supérieurs à l’intention de leurs subordonnés. Une approche ascendante permettrait aux collaborateurs de s’approprier plus directement ces outils et leur intégration dans la conduite de leur mission. De même, les fonctions du marketing et de la vente ont concentré les usages de ces IA mais avec des succès mitigés.

Tout dépend du contexte d'emploi de l'IA

On comprend que le contexte d’emploi a son importance. Et qu’outre la technologie en elle-même la question de son affectation fait la différence : parmi les 5% des entreprises pouvant chiffrer le bénéfice de l’IA, nombreuses étaient celles à l’utiliser pour effectuer des tâches administratives répondant à des processus spécifiques, avec des indicateurs de performance réellement mesurables.

Au-delà de l’achat de solutions techniques, il faut donc préparer en amont l’adoption d’IA en identifiant précisément les usages, et en associant leurs utilisateurs. Les experts du MIT considèrent que le potentiel d'automatisation actuel par l’IA représente 2,27% de la valeur du travail aux États-Unis. Et, qu’une fois considéré les correctifs suggérés par cette étude, l'automatisation concernera 39 millions d'emplois dans le pays. Il s'agit donc bien de soigner les modalités d'exploitation de ces technologies, qui s'enrichiront avec le temps de fonctionnalités supplémentaires.

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