La France assume ses offensives en ligne contre la désinformation

Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères se charge désormais de riposter aux campagnes de manipulation de l'information visant la France sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par Nicolas Arpagian
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La France assume son offensive contre les opérations de désinformation menées contre elle. (TOMMY / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)
La France assume son offensive contre les opérations de désinformation menées contre elle. (TOMMY / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Selon le mot de Clausewitz : "La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens." Désormais, avec les réseaux sociaux, la désinformation fait plus que jamais partie des arsenaux des États. Au printemps 2025, le service diplomatique de l’Union européenne – qui est en quelque sorte le ministère des affaires étrangères de l’UE – a publié un rapport qui désigne la France comme étant, en 2024, le deuxième pays en Europe après l’Ukraine à être ciblé par des manipulations et des ingérences numériques étrangères.

Dans ce contexte, le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères assume désormais officiellement sa volonté de riposter aux campagnes de mésinformation, que ce soit la diffusion accidentelle d’une information inexacte, la diffusion d'informations volontairement fausses dans le but de nuire, ou la manipulation d'une information véridique afin de porter préjudice à une personne, une organisation voire un État.

Des ripostes graduées

D’une part, le Quai d’Orsay a ouvert un compte sur la plateforme X, intitulé @frenchresponse, pour répondre de manière argumentée et rapide à des publications clairement mensongères visant la France. Par exemple, la mise en avant de fausses unes de magazines largement diffusées sur les réseaux sociaux pour entacher la réputation du pays ou susciter à l’étranger des mouvements de foule hostiles aux intérêts français. Il s’agit pour les attaquants d’endosser la crédibilité des titres de presse usurpés pour tenter de rendre leurs messages viraux.

D’autre part, il s’agit de documenter les campagnes de désinformation afin d’élaborer la réponse la plus appropriée. Avec une gradation des actions qui peuvent aller d’un simple démenti à la dénonciation (avec des illustrations concrètes de l’opération de désinformation), jusqu’à la désignation explicite dans une communication gouvernementale officielle du nom d’un État qui serait à la manœuvre.

Une action à l'échelle européenne également

Si la France est particulièrement exposée, au point d’avoir créé en 2021 la structure Viginum – une équipe dédiée à la veille et à l’analyse des attaques informationnelles en identifiant les messages et leurs relais sur les réseaux –, l’Union européenne a constitué dès janvier 2015 une équipe pour contrer les campagnes de désinformation orchestrées par la Russie.

Depuis lors, la Commission européenne renforce régulièrement son arsenal juridique et les moyens techniques pour détecter et sanctionner ces campagnes d’influence, notamment en intervenant auprès des plateformes sociales.

Des opérations de déstabilisation visent les particuliers jusque dans l’intimité de leur consommation de services numériques sur leur smartphone.

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