PC, Mac ou Chromebook : quel est le meilleur ordinateur portable grand public pour l'I.A. ?

À ma gauche, l’un des nouveaux PC sous Windows signé Samsung, le Galaxy Book 4 360, transformable en tablette, à partir de 1.799 €. À ma droite, l’un des premiers Chromebook Plus de chez Asus, le CX3402 à 449 €. Et au centre, le MacBook Air M3 à partir de 1.299 €.

Pour prétendre faire de l’I.A. sur un ordinateur portable, en local, sans connexion à un Cloud, il faut d’abord de la puissance : beaucoup de puissance et une puissance spécifique. Les capacités pour l’I.A. dépendent du processeur et de la présence – ou pas – de ce qu’on appelle un "moteur neuronal", une sorte de cerveau dans la puce.

MacBook Air M3 : un moteur neuronal pour l'I.A. à prix raisonnable

Sur ce plan, avantage, effectivement au MacBook Air M3. Les Mac embarquent ce qu’Apple appelle un Neural Engine depuis trois ans et demi. Et cette troisième génération serait 60% plus puissante que la première, selon le fabricant.

On peut dire que la gamme est prête à encaisser les besoins de traitement à base d’I.A. qui sont promis à une augmentation exponentielle, cette année. Sans surprise, sur le Chromebook Plus de chez Asus, la puce Intel Core i3 est suffisante pour faire tourner Chrome OS, le système d’exploitation de Google et les applications qui ont besoin d’une connexion Internet – c’est le principe des Chromebook – mais guère plus.

Entre les deux, on trouve le Galaxy Book 4 360, avec son processeur Intel Core 7 de dernière génération (la 14e), mais sans composant dédié à l’I.A. que le processeur graphique Intel basique gère comme il peut. De notre comparatif, c’est pourtant le plus cher des trois portables, notamment à cause de son écran tactile qu'on peut retourner pour transformer le PC en tablette, et dont le MacBook Air est dépourvu.

La puissance du PC Samsung, appliquée à l'intelligence artificielle, est tout juste capable de flouter l'arrière-plan pour une visioconférence ou de vous recentrer dans l’image automatiquement. Pour faire de l’IA à haute dose, et notamment de la génération d’images, en local, il faudra viser le modèle Ultra qui embarque une vraie unité de traitement neuronal (NPU, acronyme de Neural Processing Unit) et une carte graphique NVIDIA, la référence pour l’IA, mais il est deux fois plus cher : 3.499 € minimum.

Windows 11 et Microsoft en avance sur Apple et macOS

Venons-en à la deuxième condition requise pour faire de l’I.A., en local, sur un portable : il s’agit des systèmes d’exploitation et des applications. Sur ce point, avantage, en cette mi-avril 2024 en tout cas, au Galaxy Book 4 360 de Samsung. Il repose sur Windows 11 dans lequel Microsoft, partenaire d’OpenAI et de chatGPT, a intégré son I.A. Copilot, ainsi que dans Office, sa suite bureautique, avant de nouvelles annonces, prévues le 21 mai.

Sur Chromebook Plus, pas de miracle, même si Google vante les capacités et la puissance de ces portables, multipliée par deux pour l’I.A. selon le promoteur du concept Chromebook Plus, avec de nouvelles annonces probables pendant la conférence Google I/O qui démarrera le 14 mai.

Et sur le MacBook Air M3, l’intelligence artificielle est présente, mais encore relativement discrètement, en attendant le 10 juin prochain, et des annonces très attendues en ouverture de la conférence mondiale des développeurs Apple (WWDC24).

Au final, mon conseil serait surtout d’attendre : la rentrée en ce qui concerne les PC pour découvrir, sans doute, les premiers vrais portables I.A. à base du nouveau processeur Qualcomm Snapdragon X Elite dont tout le monde parle ; la fin de l’année en ce qui concerne les Mac, avec sans doute les premiers ordinateurs Apple à embarquer le futur processeur M4, dont on dit qu'il a été grandement repensé pour l’intelligence artificielle.