Smartphone : votre mémoire ne lui dit pas merci

Numéros de téléphone enregistrés, codes d’immeuble et autres dates d’anniversaire de nos proches... le smartphone soulage désormais notre mémoire de nombreuses informations qui nous étaient autrefois familières. Notre mécanique intellectuelle est un muscle : c’est en l’entraînant régulièrement que nous développons nos capacités à raisonner et l’agilité de notre cerveau. De même, notre aptitude à mémoriser des informations pour ensuite en tirer parti exige une pratique régulière, afin d’optimiser nos ressources cérébrales.

Dans ce contexte, l’être humain est désormais confronté - avec l’équipement massif de la population en smartphones connectés en continu - à une évolution sanitaire sans précédent : la potentielle disparition annoncée de notre mémoire biologique en raison d’une atrophie progressive de notre cerveau.

À l’instar de la dentition humaine qui s’est transformée avec les changements de modes d’alimentation.

Des capacités humaines qu'il convient d'entretenir

"La mémoire est le pivot de notre existence psychique au même titre que le cœur est celui-ci de notre existence physique ". C’est le rappel inquiet émis par le neurochirurgien Marc Tadié qui a longtemps présidé l’Institut pour la recherche sur la moelle épinière et l’encéphale. Il signe cet automne avec le directeur général du groupe d’assurances Covéa, Thierry Derez, un essai à la fois scientifique et sociologique qui documente l’altération du cerveau humain née de l’emploi systématisé du smartphone : "Le cerveau sans mémoire" (Le Cherche Midi).

Ainsi, il est scientifiquement établi que la mémoire fait l’Homme. Elle façonne la personnalité de chacun/e d’entre nous et garantit depuis toujours sa liberté. C’est également un précieux mécanisme de sociabilité afin d’entretenir des relations avec les autres.

Leur ouvrage partage, sans être donneur de leçons, les publications académiques qui démontrent comment une utilisation inconsidérée des smartphones provoque au jeune âge des lésions potentiellement irréversibles.

Pour un usage raisonné du smartphone

Il ne s’agit certainement pas pour ces auteurs de renoncer aux vertus de ces appareils connectés. Qui peuvent même constituer des prothèses pertinentes pour des personnes handicapées, déficientes ou âgées. C’est donc bien la question du dosage de leur utilisation, la prise en compte de conséquences neurobiologiques et l’entretien d’une gymnastique intellectuelle régulière qui sont ici discutés.

En comprenant les possibles effets sur notre mémoire, les impacts sur le sommeil et les effets sur le stress, l’irritabilité et les maux de tête des utilisateurs intensifs des smartphones.

Cela participe donc utilement à une consommation maîtrisée de ces outils technologiques, qui peuplent désormais notre quotidien.