Jimmy Kimmel, humoriste et star de la télévision américaine, les blagues, "il a ça dans le sang"

En pleine cérémonie des Oscars présentée par Jimmy Kimmel l'année dernière, Donald Trump, qui à l'époque mène campagne pour sa réélection, commente alors sa prestation sur le réseau social Truth.

Pour l'humoriste, l'occasion est trop belle, il veut lire le message de Trump en direct, malgré les recommandations des organisateurs de la soirée qui le lui déconseillent fortement. Mais personne n'arrête Jimmy Kimmel : "Je voudrais partager quelque chose avec vous dont je suis très fier, quelqu'un vient d'écrire cette critique : 'A-t-on déjà vu un pire animateur que Jimmy Kimmel aux Oscars ? N'importe qui sur scène aurait l'air plus grand, plus fort, plus glamour que lui'…blablabla… 'Rendons sa grandeur à l'Amérique'. Merci Président Trump de nous regarder mais je suis surpris, à cette heure-ci, vous ne devriez pas être en prison ?", rétorquait-il en pleine cérémonie.

Son idole David Letterman

"Dans ma tête, j'ai toujours 9 ans", déclare Jimmy Kimmel, pourtant à 9 ans, ce n'est pas sniper de la vanne qu'il s'imagine faire plus tard. Il s'exprime ainsi dans le podcast On Purpose : "Gamin je voulais devenir artiste, je dessinais, c'était mon truc. J'étais assez fort, je dessinais mes copains de classe, ma famille, des superhéros, des caricatures. Je dessinais aussi David Letterman quand je le regardais le soir à la télévision et je le fais encore aujourd'hui si j'ai un stylo et du papier je vais croquer la personne assise en face de moi." 

David Letterman, est un humoriste cynique, précurseur et culte aux Etats-Unis. Quand il est adolescent dans les années 80, Jimmy Kimmel ne rate jamais son célèbre show, tard le soir sur sa petite télévision en noir et blanc, il fabrique des pins à l'effigie de son idole, il crée même un club de fans. David Letterman qui n'hésite pas à se moquer des stars qui défilent sur son plateau est son premier professeur. Pendant ce temps-là, c'est sur ses proches que le jeune Jimmy teste ses gags : "J'adore faire des blagues et je pense que c'est parce que j'ai grandi dans une famille qui hurlait quand j'en faisais. J'avais toujours de supers réactions. Ma tante Chippy par exemple, j'ai commencé par lui mettre des petits pétards dans ses cigarettes, elle allait bosser ou elle allait jouer au casino à Las Vegas, elle se mettait à fumer et paf ça explosait ! Après elle m'appelait pour m'insulter, j'adorais ça !", raconte Jimmy Kimmel.

"Mettre les gens dans des situations qui les rendent furieux, c'est plus fort que moi !"

Plus tard, ce sont ses patrons que l'animateur adore martyriser. Comme David Letterman, c'est à la radio que Jimmy Kimmel commence sa carrière de comique, dès l'université. Comme un enfant, il y fait des blagues parfois absurdes à ses supérieurs à l'antenne et dans les bureaux. Tous les soirs par exemple il laisse un hot dog dans le tiroir du bureau de son boss. C'est mystérieux, bizarre et ça le rend fou. Résultat : Kimmel, l'incorrigible, se fait virer de toutes une série de radios à travers les Etats-Unis, avant de finalement se faire accepter par une station de Los Angeles et d'être repéré par la télévision où il provoque depuis 22 ans. Il provoque et promet de continuer à le faire, pour exaspérer aussi bien Donald Trump que sa tante Chippy qu'il piège encore.

Il le confie sur NPR, les blagues, il a ça dans le sang : "Je ne sais pas s'il y a un truc qui ne va pas chez moi. Je raconte souvent cette histoire, quand on était petit ma sœur et moi, ma mère s'allongeait sur le sol et elle faisait semblant d'être morte jusqu'à ce que l'on pleure. Ça l'éclatait de faire ça ! Le fait de mettre les gens dans des situations qui les rendent furieux ou frustrés ça me fait rire de manière incontrôlable, il y a des gens parfois qui me demandent si ce n'est pas trop méchant, peut-être que ça l'est, mais c'est plus fort que moi, vraiment plus fort que moi," explique-t-il.

Et si un jour l'humoriste ne peut plus faire ses blagues aux Etats-Unis, il a tout prévu. Il pourra se réfugier en Italie, le pays de ses ancêtres dont il a demandé et obtenu cette année la nationalité. Jimmy Kimmel est désormais americano-italien. Une sortie de secours "au cas où", car, il le dit, et cette fois, est très sérieux, ce qui se passe aujourd'hui en Amérique est, selon lui, bien pire que tout ce que l'on avait prévu…