Tanaland : ce monde imaginaire et féministe qui a marqué l'année sur nos réseaux sociaux
En réaction aux nombreuses insultes sexistes qu'elle recevait sur TikTok, une jeune créatrice de contenus a inventé "Tanaland", un monde réservé aux femmes, loin du patriarcat. Pourquoi ce concept a-t-il marqué l'année sur les réseaux sociaux ?
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En septembre 2024, Sali Matou, 18 ans, poste une vidéo qui finira par faire plus d’un million de vues sur TikTok. On la voit quitter sa chambre avec une valise. Elle écrit : "Moi qui quitte la France pour Tanaland, comme on est toutes des tanas". À ce moment-là, la jeune femme ne le sait pas encore mais elle vient de créer un phénomène viral.
Échapper aux cyberviolences
"Tana" est l'abréviation de "putana", "pute" en espagnol. Cette insulte est largement utilisée sur TikTok, dans les commentaires de vidéos postées par des femmes. C'est pour permettre aux femmes de fuir cette cyberviolence que Tanalad est né. Après la vidéo de Sali Matou, des milliers de femmes sont entrées dans la danse. Entre elles, sur les réseaux sociaux, elle crée un monde fictif où les hommes n'ont pas leur place, comme un exutoire à la misogynie en ligne qu'elles subissent au quotidien.
"Cette tendance fait du bien aux femmes parce qu'elles se sentent moins seules face au cyberharcèlement. Mais on ne doit quand même pas oublier que cette violence existe, est quotidienne et continue de détruire des vies", analyse Chloé Thibaud, journaliste spécialiste des questions liées au féminisme et à la pop culture.
Tanaland est entré dans la pop culture
Un an après, "Tanaland" est entré dans la pop culture, dans le langage courant des plus jeunes. La création de ce monde imaginaire, est l'exemple même d'un retournement de stigmate. Une catégorie de population oppressée se réapproprie le vocabulaire de l'oppresseur et en fait une force.
"On peut penser, par exemple, au manifeste des 343 salopes, publié par l'Obs dans les années 1970, dans le contexte de la lutte pour le droit à l'avortement."
Chloé Thibaudà franceinfo
"Ces femmes ont dit : 'D'accord, vous nous traitez de salopes parce qu'on a décidé d'avorter, et bien nous, on le revendique et on en fait une force'", rappelle Chloé Thibaud. Cette tendance n'a pas mis fin au sexisme ni à la violence que les femmes subissent au quotidien. Cependant, elle a démontré à quel point les réseaux sociaux peuvent aussi être utilisés comme un outil de lutte.
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