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Internet : les limites des comparatifs

Question d’argent Patrick Lelong Le dimanche à 6h55, 9h55, 13h55 et 19h55.

Cette semaine Patrick Lelong nous met en garde contre la tentation de vouloir tout comparer.

Patrick Lelong

Radio France

Publié le 24/01/2015 16:17 Mis à jour le 24/01/2015 17:19

Temps de lecture : 2min

C’est un signe des temps, porté par Internet : aujourd’hui on compare tout, les placements, les assurances, les rendements… Pour trouver mieux et moins cher ou plus rentable. Pour en savoir plus pour dépenser moins. Et bientôt pourquoi pas, on comparera les comparaisons puisque l’on compare déjà les comparateurs.

Bon, tout cela peut être utile. Mais cela ne doit pas remplacer l’intelligence individuelle ou plus modestement le bon sens. Au risque de commettre des erreurs lourdes de conséquences.

Par exemple, comparez des tarifs de mutuelles santé ou d’assurance auto, moto ou habitation sans comparez les couvertures n’a aucun sens. Le prix est un indicateur, un élément de décision, mais c’est loin d’être le seul.

Et la réflexion vaut particulièrement pour les sites qui proposent des actes juridiques clefs en main. Certes, c’est toujours moins cher -dans un premier temps- que d’utiliser un professionnel du droit ou de la finance : avocat, notaire, huissier, expert-comptable, conseil en gestion de patrimoine, mais à y regarder de plus près, cela peut en fin de compte coûter beaucoup plus cher.

Pour les autres actes juridiques, prudence aussi. Pour une raison toujours de bon sens. Est-ce qu’il nous viendrait à l’esprit en présence d’une douleur persistante de nous soigner uniquement en feuilletant le Vidal -cette encyclopédie des médicaments- bible des médecins et des pharmaciens ?

Difficile de faire l’économie d’un médecin pour une raison simple : la douleur est une conséquence et trouver la cause suppose une véritable expérience. Les formulaires tout prêts qui remplacent, du moins l’affirment-ils, juristes, conseils en gestion de patrimoine et autres professionnels fournissent des réponses plutôt que de susciter d’abord des questions.

C’est là que le bât blesse. L’inverse de ce que fait judicieusement un interlocuteur expérimenté. Par exemple, vous voulez changer de régime matrimonial pour protéger votre épouse parce que vous vous lancez dans des affaires risquées. Peut-être qu’un aménagement, une donation au dernier vivant ou un autre acte sera plus adapté.

Et cela, on ne peut pas le savoir en recopiant un acte clef en main, aussi bien rédigé soit-il. C’est l’échange avec le professionnel qui suscite des questions de part et d’autre et qui conduit au bon choix.

Alors comparez c’est bien, à condition de ne pas croire que deux clics peuvent remplacer une expertise.