Frères et sœurs : que sait-on de ces relations particulières ?
Cette semaine, nous explorons les relations frères et sœurs qui façonnent l’enfance, à travers les travaux de la psychologue Héloïse Junier. Pourquoi ces relations, si particulières, sont-elles importantes pour les enfants ?
Le duo de sœurs emblématiques Elsa et Anna, dans le dessin animé La Reine des Neiges, illustre bien l'ambivalence observée bien souvent au sein des fratries.
Des relations favorables au bon développement
Dans son livre, Frères et sœurs, une histoire de complicité et de rivalité, qui sort tout juste aux éditions Les Arènes, la psychologue Héloïse Junier rapporte un grand nombre d’études qui permettent de mieux cerner ces relations très particulières.
Grandir dans une fratrie serait favorable au développement des compétences relationnelles, au développement langagier et au développement émotionnel. Lorsque la relation est bonne, elle apporterait même un véritable soutien émotionnel en cas de stress, une forme de réconfort naturelle. Enfin, les études suggèrent que les enfants ayant des frères et sœurs grandiraient en meilleure santé.
Attention toutefois, ces bénéfices ne sont pas systématiques, notamment dans les fratries de plus de trois enfants. Il semblerait que, dans les familles nombreuses, les ressources (économiques, éducatives, affectives, etc.) doivent être partagées entre un plus grand nombre d’enfants, ce qui réduit la part disponible pour chacun.
Comment gérer les conflits dans la fratrie ?
Plusieurs facteurs jouent sur la fréquence et l’intensité de ces disputes : la mésentente entre les parents – les couples conflictuels créent souvent un climat familial plus tendu –, les styles parentaux plus coercitifs, ou le favoritisme parental (favoriser un enfant au détriment d'un autre génère frustration et conflits).
Il est important de souligner que ces querelles ne sont pas toujours sans conséquence. Elles peuvent être vécues comme de véritables violences pour les enfants victimes, avec des conséquences bien documentées. Les adultes ayant été fréquemment victimes de violences de la part des frères et sœurs lorsqu’ils étaient enfants auraient tendance, adultes, à souffrir davantage de dépression et d’anxiété.
Concrètement, Héloïse Junier, souligne l’importance pour le parent de ne pas aborder les conflits avec une posture de justicier mais plutôt de médiateur. Il doit s'assurer qu'aucun enfant ne se sente lésé à l'issue du conflit.
Le cas particulier des enfants uniques
Selon l’INSEE, 85% des adultes ont au moins un frère ou une sœur, ce qui laisse tout de même une part significative d’enfants uniques à considérer. Et la condition d’enfant unique n’est pas toujours facile. Une étude chinoise de 2018 montre que ces enfants sont moins bien perçus par leurs pairs. Ils sont jugés “égocentriques” voire “inadaptés”.
Pourtant dans son livre, Héloïse Junier démonte ces idées reçues : ils ne seraient ni moins sociables ni plus gâtés. Visiblement, il n'existe pas de différences significatives entre les enfants ayant grandi avec ou sans frères et sœurs concernant les traits de personnalités comme l’extraversion, la générosité ou la coopération. Même si la fratrie est intéressante sur le plan développemental, les enfants uniques réussissent souvent mieux à l’école, car ils bénéficient d’une plus grande stimulation individuelle dans leur environnement familial.
Rappelons que ces études ne sont en aucun cas des vérités absolues. Les relations fraternelles sont complexes, influencées par de multiples variables sociales, économiques, culturelles et développementales. Pour y voir un peu plus clair dans son propre foyer, Héloïse Junier propose en annexe de son livre plusieurs questionnaires qui n’ont pas de valeur scientifique, mais qui peuvent être utiles pour permettre à chacun d’interroger sa propre dynamique familiale.
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