La rentrée de tous les dangers
Cette actualité, c'est la reprise des cours après les vacances de la Toussaint. Et de possibles mobilisations dans les écoles et peut-être dans les lycées...
Dans les écoles c'est
à peu près certain. La réforme des rythmes scolaires ne passe pas. Et pour la
première fois les enseignants et les personnels communaux manifesteront
ensemble, ce sera le 14 novembre. Mais toute une série de protestations sont
prévues avant et après. Elles devraient culminer lors d'une journée de
mobilisation le 20 novembre.
**Une journée pas
seulement contre la réforme des rythmes...
**
Effectivement. Le
syndicat majoritaire dans le primaire, le SNUIpp FSU tente de faire monter la
pression de manière plus large. Il met désormais en cause la façon dont les
réformes sont menées en général. " On ne change pas l'école en faisant
tomber des dizaines de circulaires dans les salles des maîtres, a lancé
Sébastien Sihr, patron du syndicat, lors de l'université d'automne de son
organisation, pendant les vacances. On changera vraiment l'école si on nous
donne les moyens de nous recentrer sur notre métier, faire classe ".
Pourtant, s'il y
a bien un secteur dont on pensait qu'il avait été choyé par Vincent Peillon, c'est
le primaire...
Oui. Après des
années au cours desquelles les enseignants de primaire se disaient " brutalisés ",
c'était leur mot, par le pouvoir, le gouvernement socialiste a tout de suite
été aux petits soins pour son école primaire. Elle a été décrétée socle et
priorité de la refondation de l'école, des pistes ont été créés, des primes ont
été accordées aux directeurs, bref on avait le sentiment qu'une revalorisation
politique, symbolique et économique était en cours.
Jusqu'à la
réforme des rythmes...
Oui, elle a agi
comme catalyseur du mécontentement, mais ce dernier semble ne pas se résumer à
cette question. Il y a quelques années, le Snuipp n'aurait probablement pas
réduit le métier au fait de " faire classe ", comme l'a fait
Sébastien Sihr. Il y avait l'idée que l'enseignant contribue à l'éducation au
sens large, pas seulement à l'instruction, et d'ailleurs que la classe n'était
pas forcément le lieu unique de cette éducation.
Comment en
est-on arrivé là ?
Eh bien c'est
une analyse que j'entends depuis maintenant une dizaine d'années. Face à ce qu'ils
considèrent comme une forme d'incompréhension, voire de mépris, parfois de
maltraitance institutionnelle, face aussi à la pression sociale, celle des
parents notamment, les professeurs des écoles se seraient en quelque sorte
repliés sur leur pré carré, la classe, le métier dans ce qu'il a d'essentiel.
On aurait glissé du métier-vocation au métier-profession.
Problématique
très différente du côté des lycéens...
Oui. On va voir
si les vacances ont calmé leurs ardeurs. Logiquement oui, l'affaire Léonarda
est sortie de l'actualité. Le problème non seulement pour Vincent Peillon c'est
que les mobilisations lycéennes ne répondent pas forcément à la logique.
Problème aussi pour
le gouvernement en général, voire pour François Hollande.
Oui. La priorité
à la jeunesse qui avait été proclamée le soir de la victoire, place de la
Bastille, n'est plus qu'un lointain souvenir. Pour autant, il serait ravageur
pour le président de la République de devoir affronter un mouvement lycéen. Non
seulement pour le côté symbolique de la chose, mais aussi parce que ces
mouvements sont doublement incontrôlables. Incontrôlables politiquement, ils ne
sont pas tenus, structurés, on sait comment ils commencent, jamais comment ils
se terminent. Les syndicats lycéens ne sont pas assez puissants pour les tenir
quand ils grossissent. Incontrôlables aussi au niveau de la sécurité sur la
voie publique. Depuis 2005 tous les mouvements de jeunesse ont été perturbés
par des descentes de casseurs qui s'en prenaient directement aux jeunes, pour
les dépouiller comme ils disent voire pour frapper, gratuitement. Dans ces cas
là le drame n'est jamais loin.
Et il est en même
délicat pour les forces de l'ordre de le prévenir.
Oui. Là encore
doublement. C'est délicat politiquement, surtout pour un gouvernement de
gauche. Mais aussi parce que ces incidents sont le fait de petits groupes hyper
mobiles et hyper connectés. On est à mille lieux du face à face d'antan avec
des manifestants face à des cordons de CRS.
Finalement les
semaines qui viennent pourraient être celle d'une véritable Bérézina.
Oui. Priorité
avait été donnée aux jeunes et à l'école primaire. Si les lycéens et les
instits devaient descendre dans la rue, l'effet, a fortiori dans le contexte
actuel, l'effet serait désastreux. C'est vraiment une rentrée de tous les
dangers.
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