"Le Téléthon, c'est magnifique, c'est vraiment un acte de la société civile très positif", estime Jean Viard
Le 3637 tout le week-end, et comme chaque fin d'année, c'est le numéro qu'il faut composer pour aider la recherche contre les maladies rares, et aider des chercheurs qui ont besoin de nos dons, de l'argent privé qui s'ajoute au financement public.
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C'est le grand week-end du Téléthon et de l'appel aux dons sur le 3637, pour aider les chercheurs qui ont besoin de nous, de ces dons, de cet argent privé, qui complètent les financements publics. Une question de société que l'on décrypte avec le sociologue Jean Viard.
franceinfo : Est-ce que l'Etat ne se repose pas un peu trop sur ces acteurs-là pour des missions qui devraient lui revenir ?
Jean Viard : Il ne faut pas exagérer, parce que les budgets de l'Etat sont considérables. Le Téléthon, c'est en fait quelque chose de magnifique. Quand j'étais jeune, quand ça a été créé, je me disais c'est le boulot de l'Etat de financer la recherche, c'est quoi cette façon de faire la quête ainsi ? Et puis je me suis rendu compte qu'en fait, petit à petit, ils se créaient des réseaux partout avec des tas d'animations, et au fond, dans cette question, il s'agit d'un engagement citoyen. Et en plus, une année, on m'a demandé de présider pour le Téléthon, la vente d'objets, donc j'étais le commissaire-priseur, et je me suis rendu compte que c'était vraiment un lieu de sociabilité autour des malades, autour de la recherche.
Donc je pense qu'en France, l'idée que la société civile soit un acteur important dans beaucoup de sujets, on n'y est pas habitué historiquement, et donc c'est très positif quand ça se développe, et on va vers ça parce qu'on voit bien que le politique est un peu coincé sur plein de sujets. C'est vraiment un acte de la société civile, très positif.
Et il y a eu cette annonce jeudi 7 décembre, de la création d'un nouveau Conseil présidentiel de la science.12 scientifiques vont tenter d'expliquer au président les besoins de la recherche. Est-ce que cela manquait ?
Aujourd'hui, on est dans une immense révolution technologique, scientifique et industrielle. Ce n'est pas la seule solution pour gagner la guerre climatique, mais c'est quand même une des grandes solutions. Ce qu'on appelle l'industrie du vivant, c’est-à-dire de faire rentrer le processus industriel à l'intérieur de la vie elle-même.
Donc, c'est un immense basculement en termes d'innovation, de recherche, et il faut effectivement qu'on lance nos centres de recherche dans ce combat-là. Et c'est ce qui se passe. Ce n'est pas toute la recherche, mais pour une partie du cœur de la recherche sur ces sujets, il ne faut pas être naïf, il y a des problèmes d'argent, de salaires, c'est un peu comme dans l'Education nationale, il y a aussi un problème d'argent, qu'il ne faut pas se cacher.
Est-ce que le président de la République a besoin de cette douzaine de scientifiques pour lui dire dans quelle direction, il faut orienter la recherche ?
Clairement, le président de la République a une vision assez haute de sa fonction et de son pouvoir, sz son influence. Et donc il a envie qu'autour de lui, proches de l'Elysée, il y ait des gens qui lui proposent des visions sur différents sujets. Le fait que des scientifiques de très haut niveau soient des interlocuteurs réguliers du président de la République, c'est une bonne nouvelle, parce que la science, au début du XXIe siècle, elle était un peu mise de côté.
Et puis il y a eu la grande pandémie, l'ARN messager, qui est une invention française qu'on n'a pas su développer. Donc la France est souvent très innovante, et après comment on fait le business derrière. Là c'est plutôt les autres qui ont fait le business derrière.
Donc cette question de valoriser la science et de valoriser le lien entre la science et l'industrie, et que l'industrie investisse – parce que la recherche, c'est aussi dans les entreprises, ce n'est pas que la recherche publique – ce sont tous ces maillons qu'il faut retendre. Après je ne vais pas apporter d'avis sur l'organisation de l'Elysée, mais disons que ça s'inscrit dans cette logique de remettre la science au cœur des sociétés, et là, je trouve que c'est une bonne idée.
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