Les festivals de l'été, la fête du cinéma : "Pour qu'on fasse société ensemble, il faut peut-être qu'on remette la culture comme un lieu essentiel de rencontre", estime Jean Viard
L'importance de la culture en été, avec les festivals. L'été sera sportif avec l'Euro, le Tour de France, les Jeux olympiques et paralympiques. Sur France Info, des rendez-vous quotidiens, "Culture d'été", sans oublier les chroniques, chansons, livres, séries, sciences, gastronomie...
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Un dernier épisode de Question de société avant la pause des vacances. Ce week-end, il y a la possibilité de profiter de deux rendez-vous majeurs : le début du Festival d'Avignon et le retour de la fête du cinéma. Et pourquoi pas les deux d'ailleurs...
franceinfo : La culture est vaste, il ne faut pas se restreindre à ce qu'on pense être notre espace culturel à nous ?
Jean Viard : Là encore une fois, on a déplacé les dates à cause des Jeux olympiques. Avignon ouvre un peu plus tôt que d'habitude. Alors Avignon, vous savez, c'est l'après-guerre. En 47, on a ouvert des festivals partout. Parce qu'au fond, la résistance disait : il faut amener la culture au peuple, aux ouvriers, et on va le faire pendant les congés payés. Donc c'était la grande idée, il y en a eu plein, des petits festivals qui n'ont pas tenu longtemps. Celui-là s'est maintenu, mais c'était vraiment cette idée qu'il fallait sortir la culture des théâtres de Paris, pour l'envoyer là où il y avait le public populaire.
Et en plus, quand vous regardez par exemple Avignon aujourd'hui, il n'y a quand même que 3% d'ouvriers, d'employés qui y vont, en fait, c'est devenu le grand lieu du théâtre pour les amoureux du théâtre, majoritairement des femmes à 65%, c'est un immense succès culturel, c'est une magnifique aventure. Le côté démocratisation mériterait débat, et il ne faut pas se le cacher. Et en même temps, il faut se dire qu'il y a 7 millions de Français qui assistent à un spectacle pendant l'été, alors que souvent ils n'y vont pas pendant l'année. Alors beaucoup de festivals de musique, y compris des petits, ça pollue beaucoup moins, parce que les gens viennent des alentours, et font beaucoup moins de kilomètres.
Donc la multiplication des petits festivals, quand ils sont de bonne qualité, c'est extrêmement positif en termes écologiques. Moi, je suis très sensible à la démocratisation et je pense que l'été, c'est un moment où le monde plus populaire – celui qui part en vacances, il y en a quand même que 65% – il y a aussi ceux qui ne partent pas, bien entendu, mais c'est déjà plus populaire que pendant le reste de l'année. Je pense que c'est quand même un grand succès des vacances d'été.
Les idées préconçues sur la culture et les différentes formes de culture, elles se dissipent petit à petit ?
Ce n’est pas qu'elles se dissipent, c'est qu'il y a eu un mouvement de démocratisation après guerre qui aujourd'hui, est un peu arrêté. On a un vrai problème à ce niveau-là. Alors, on a inventé des choses intelligentes comme le Pass Culture ; d'un coup, des jeunes sont rentrés dans des librairies, sont allés au spectacle parce qu'ils ont un Pass à 200 ou 300 euros, il faut inventer des manières. Les jeunes, leur culture, c'est celle qu'ils ont sur leurs tablettes, sur leurs écrans, etc. plus éventuellement les rave-parties, ou de la musique, et donc pour les faire rentrer dans des pratiques culturelles, et pas simplement dans l'observation.
D'abord, il faudrait que la culture soit accessible sur Internet. Moi, je plaide pour que les spectacles, les théâtres subventionnés, on puisse les suivre sur Internet. Comme on suit les matchs de foot. Bien sûr que ce n’est pas pareil d'aller au match ou de le regarder à la télé. Enfin, il y a beaucoup plus de gens qui le regardent à la télé, parce que le stade n'est pas immense. On a le même problème que le théâtre, et on appelle ça le théâtre vivant. C'est d'ailleurs surprenant, ça voudrait dire que les autres, c'est un théâtre mort ? Donc c'est quand même compliqué.
L'expression spectacle vivant, ça veut dire qu'effectivement ce n’est pas du cinéma, ce sont des gens sur scène, toutes ces questions sont complètement liées. Et donc je crois qu'il y a un vrai débat sur l'accès démocratique, notamment de la jeunesse. Alors, il y a des endroits, notamment en dehors de Paris, parce que Paris est suréquipé en matière culturelle, par rapport à la province, par rapport aux campagnes, et pour qu'on fasse société ensemble, il faut peut-être qu'on remette la culture comme un lieu essentiel de rencontre.
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