Si j'étais... Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, est très critiqué pour son absence de programme. Vendredi, Karl Zéro s'est mis à la place du fondateur du mouvement En Marche !.
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Si j’étais Emmanuel Macron, je serais très, très en colère. Ça commence à bien faire ! Ça suffit comme ça ! Vous commencez à me faire chier ! Non, excusez moi, pas vous personnellement, Je ne dis pas ça pour vous, mais que voulez-vous… mes nerfs lâchent un peu. Je ne dors que trois heures par nuit. Brigitte se plaint de ne me plus jamais me voir. J’entends monter de partout comme un bruit de fond qui devient assourdissant et qui m’exaspère : "Macron, il est bien sympa, mais il n’a pas de programme." Ce furent d’abord les médias, si prompts à chercher la petite bi…bête, puis mes proches et maintenant les militants d’En Marche ! qui quand j’arrive dans leur ville, tel Jésus marchant sur les eaux et surfant sur les sondages, scandent : "Le programme !, le programme !".
Je tente de les rassurer bien sûr, je mets les bras en croix et je dis : "Patience ! Le 2 mars prochain, je vous présenterai mon projet pour faire entrer la France dans le XXIe siècle ! Avec 17 ans de retard certes, mais avec des idées si énormes, si neuves, si révolutionnaires qu’elles transfigureront aussi le XXIIe siècle ! Donc, vous pouvez bien attendre encore quelque jours, non ?"
Dans moins de deux semaines, vous saurez...
Le drame, c’est qu’il me faille attendre cette foutue date butoir du 2 mars pour annoncer la couleur. Elle a été actée depuis des mois, stupidement, dans mon dos par une bande de technocrates, de petits bras, des incapables qui m’entouraient à Bercy. Je ne parle pas trop fort parce que je ne veux pas trop insister sur le fait que j’ai été à Bercy du temps de Hollande…
Entendons-nous : si j’étais Emmanuel Macron, lorsque j’ai créé En Marche !, le 6 avril 2016, à la suite d’un dîner un peu trop arrosé avec Brigitte, ce n’était pas pour porter un projet préconçu, mais pour mener une démarche démocratique révolutionnaire : construire à partir du quotidien des Français et avec les Français un projet pour transformer notre pays. Bref, pour aller demander aux Français de rédiger mon programme. Sauf que ces cons-là, sauf leur respect, ils ont pas la queue d’une cerise du début d’une idée ! La longue marche que nous avons entreprise, terrifiant porte à porte pour aller les entendre, a été éreintant et on en est ressorti avec une liste absurde de lapalissades, une inventaire de foutaises, des idées genre: trouver du travail aux chômeurs, confisquer leurs armes aux délinquants, donner une bonne retraite aux vieux et du taf aux jeunes.
Et où est le programme ?
Ça fait pas un programme, ça, on est d’accord ? Nos comités locaux ont réuni ces milliers de souhaits des français pour constituer un ahurissant cahier de doléance. Ils étaient chargés de trouver les solutions pour y répondre, mais là, ils ont séché. Donc, branle-bas de combat depuis quinze jours, tout le monde sur le pont, j’ai poussé ma gueulante : moi je suis bon, je fais le taf, je suis charismatique, je sens que je vais être élu mais putain, trouvez moi un programme ! Ou recopiez en un vieux ! Débrouillez-vous, quoi.
En attendant, je poireaute, faute de mesures claires, précises, voire chiffrées, je parle, je parle beaucoup…trop, même. J’occupe l’espace médiatique en m’écoutant parler et parfois je dis des mots dont je ne perçois la portée dévastatrice qu’après, comme sur la colonisation française, ce "crime contre l’humanité". Je les regrette après, bien sûr, et je cours derrière les micros pour éteindre l’incendie…
"Y a le temps !"
Du coup, jeudi 16 février, on a lancé une nouvelle version de notre site internet, pour faire patienter. Y a un cliquet "projet", tu cliques et tout ce qu’ils ont trouvé à mettre c’est : "Notre projet a pour fil rouge le triptyque républicain : Liberté Egalité Fraternité."
À ce rythme là, on sera prêts le 2 mars 2018.
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