Hélène et la guerre de Troie revisitée par Simon Abkarian, et l'Hyper Week-end Festival à la Maison de la Radio

Dans Tout Public du vendredi 24 janvier 2025, Simon Abkarian et la comédienne Marie-Sophie Ferdanne pour "Nos âmes se reconnaîtront-elles ?", et Didier Varrod pour l'Hyper Week-end Festival à la Maison de la Radio.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Simon Abkarian, Marie-Sophie Ferdanne et Didier Varrod, le 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Simon Abkarian, Marie-Sophie Ferdanne et Didier Varrod, le 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le metteur en scène et comédien Simon Abkarian cherche dans la pièce Nos âmes se reconnaîtront-elles ? à imaginer les retrouvailles entre le roi Ménélas et sa femme Hélène après dix ans de guerre. Cette revisite de l’histoire est aussi l’occasion de donner à Hélène une profondeur peu représentée jusque-là. C’est ce qu’explique la comédienne Marie-Sophie Ferdanne, qui l’incarne dans la pièce. "Hélène est mythique et en même temps, elle était un peu muette, on n’avait pas accès à sa parole." Pour elle, "c'est la vertu de Simon [Abkarian] de donner une parole à ce qui n'était avant qu'une image sur laquelle on projetait beaucoup de fantasmes, sans avoir accès à ce que pensait vraiment cette femme."

"L’histoire de l’humanité se construit aussi sur les guerres."

Simon Abkarian

franceinfo

La pièce, explique Simon Abkarian, "essaie de comprendre, debout sur les ruines, comment continuer à chanter un chant d’amour". Pour cela, le metteur en scène cherche à prendre du "recul" sur l’actualité. À travers son théâtre, il laisse "le spectateur ou la spectatrice se faire sa propre géopolitique, sa propre histoire, sa propre cartographie, et sa propre quête du bonheur en reconnaissant le malheur effectif".

Le fait de représenter Hélène en femme libre n’est pas sans faire écho à l’époque post-MeToo, mouvement dans lequel s’est engagée la comédienne Marie-Sophie Ferdanne elle-même, en dénonçant des comportements abusifs qu’elle a subis dans sa carrière. "Je pense que notre génération ne verra pas tous les progrès nécessaires, mais la génération de nos enfants, si, estime la comédienne. Je trouve que l'espoir est dans les adolescents et dans la jeunesse de 20 ans, qui maintenant ont une parole construite, articulée, et qui peuvent parler avant d'être victimes."

Nos âmes se reconnaîtront-elles ? joue au Théâtre des Amandiers à Nanterre jusqu’au 2 février 2025.

L'Hyper Week-end Festival

L’Hyper Week-end Festival commence vendredi 24 janvier à la Maison de la Radio sous la direction de Didier Varrod. Un festival jeune, puisqu’il fête sa quatrième édition seulement, mais qui a déjà vu la naissance de nombreux talents dans l’enceinte de Radio France, comme le groupe Terrenoire, ou le chanteur de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques Lucky Love. Mais avant tout, l’Hyper Week-end Festival pour Didier Varrod est constitué par "l’hybridité" des styles musicaux, et "la rencontre des esthétiques et des pratiques musicales", avec le rendez-vous entre l’Orchestre Philarmonique de Radio France et Jorja Smith, celui du chœur de Radio France avec le musicien Thomas de Pourquery, ou encore l’Orchestre du Nouveau Monde avec Terrenoire.

"La musique est faite d’univers très différents que j'essaye de faire se rencontrer pendant ce festival."

Didier Varaud

franceinfo

Une occasion d’y voir des "masterclass", parmi lesquelles la voix de Jorja Smith déployée dans l’auditorium de Radio France lors des répétitions lui a déjà donné "la larme à l’œil", raconte Didier Varrod,. Le chanteur Francis Cabrel sera également au rendez-vous de l’Hyper Week-end Festival, pour "transmettre son travail aux jeunes auteurs-compositeurs-interprètes", explique Didier Varrod. Enfin, le festival sera aussi l’occasion de voir la Maison de la Radio sous un angle nouveau, où des "salles qui d’habitude servent à des réunions, des élus, ou des réunions présidentielles, sont investies par la musique".

L’Hyper Week-end Festival a lieu du vendredi 24 janvier au dimanche 26 janvier 2025 à la Maison de la Radio à Paris.

Une émission avec la participation de Thierry Fiorile, journaliste au service culture de franceinfo.

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