Au Mali, l'ONU s'interroge sur l'avenir de sa mission de maintien de la paix
Au Mali, la mission de maintien de la paix s’appelle la MINUSMA. Un rapport vient de sortir sur cette mission onusienne. D’après ce document, il faut soit mettre fin à l’opération soit augmenter les effectifs.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dresse un constat alarmant qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la situation au Mali. Selon ce rapport, l’État est presque inexistant dans la plupart des régions du centre et du nord du pays. La pauvreté, la corruption prospèrent. Les jihadistes terrorisent les populations.
Sur place, la junte au pouvoir d’Assimi Goïta n’a qu’une obsession : la souveraineté. La France, indésirable, a donc mis fin à Barkhane et retiré ses troupes. De son côté, le Mali a renforcé ses liens avec la Russie, qui a livré jeudi 19 janvier à Bamako des avions et des hélicoptères de guerre. Les paramilitaires de Wagner ont aussi débarqué dans le pays, il y a plus d’un an même si les autorités s’en défendent.
La MINUSMA dans "une position délicate"
D’après le rapport, la MINUSMA, la mission de maintien de la paix, se trouve ainsi dans "une position délicate", presque isolée. Plusieurs pays s’en sont même retirés : Egypte, Côte d’Ivoire, Royaume-Uni, et bientôt l’Allemagne.
Pour la MINUSMA, installée au Mali depuis 10 ans, la période est aujourd'hui difficile. C'est l’une des principales missions de maintien de la paix de l’ONU : 12 400 militaires, 1 600 policiers, plus de 50 pays contributeurs (dont beaucoup d’Africains). C’est, aujourd'hui l’opération des Nations-Unies la plus coûteuse avec un budget de 1,26 milliard de dollars. Cette mission onusienne est aussi celle qui a connu le plus de pertes humaines, 181 morts dans des actes hostiles.
La MINUSMA a pour but de protéger les civils, de contribuer à la paix, de défendre les droits humains. Elle offre de fait un semblant d’État dans des régions où les services publics sont très faibles. Mais elle est fragilisée, méprisée par la junte au pouvoir qui la considère comme une force étrangère. La MINUSMA doit donc se réinventer pour assurer son avenir.
Trois options suggérées
En résumé, la première piste, c’est l’augmentation des effectifs, mais sous conditions, notamment le respect de la transition politique. La junte s’est engagée à passer le relais aux civils en mars 2024. C'est un défi majeur. Il faudrait aussi que les militaires maliens permettent à la MINUSMA de travailler librement. On en est loin aujourd'hui.
Une autre option est sur la table, celle de retirer les Casques Bleus et transformer la MINUSMA en mission politique présente uniquement à Bamako. Ce serait vider de sa substance l’opération.
Il reste une option intermédiaire : la fermeture de certains camps et la réduction de la présence de la Mission dans le centre du pays. C’est sans doute la piste la plus sérieuse, mais elle implique le risque d’un sentiment d’abandon par les populations dans certaines régions.
Quand on a fini ce rapport d’une vingtaine de pages, on mesure surtout l’impuissance d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, dans un pays aussi fragile que le Mali.
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