En Afghanistan, une timide réouverture aux femmes dans les universités
C'est un petit pas pour les droits des femmes en Afghanistan : quelques universités publiques ont rouvert et des étudiantes ont pu assister aux cours.
C'est un symbole ténu, mais un symbole tout de même. Mercredi 2 février au matin, les universités publiques ont pu rouvrir dans six provinces d'Afghanistan, pour la première fois depuis la chute de Kaboul et le retour des Talibans au pouvoir il y a presque six mois. Quelques dizaines d'étudiantes ont donc été autorisées à venir dans les facultés. Jusqu’à présent, seules les écoles supérieures privées - une centaine environ - avaient pu reprendre les cours progressivement depuis septembre.
Cependant, les conditions d'accès des femmes aux universités sont strictes. Elles sont séparées des hommes. Les femmes ont cours le matin et les hommes l’après-midi car les Talibans considèrent que "la co-éducation des hommes et des femmes n’est pas conforme à la loi islamique". Par ailleurs, elles doivent porter la burqa ou le niqab pour aller en cours et l’entrée des universités est gardée par des hommes en armes. On est loin d’un véritable rétablissement des droits des femmes.
Si les universités du Sud et de l’Est du pays, notamment dans les grandes villes de Jalalabad et de Kandahar, ont pu reprendre leurs cours, il ne s'agit que d’une petite partie de ce pays qui compte 38 millions d’habitants et plus de 30 provinces. La réouverture dans les autres régions, en particulier à Kaboul, est théoriquement prévue pour la fin février. De plus, la plupart des écoles secondaires pour filles demeurent fermées. L’accès à la justice reste quasi-impossible pour les femmes, le personnel féminin a quasiment disparu des emplois publics et les femmes ne sont pas autorisées à voyager. L'avancée reste donc mince.
Un sujet central de négociation avec les Occidentaux
C’est malgré tout un léger progrès et il y a sans doute un lien avec les négociations diplomatiques engagées avec les Talibans, puisque cette réouverture se produit peu de temps après les discussions d’Oslo en Norvège fin janvier. Une délégation de Talibans a rencontré des diplomates occidentaux, norvégiens, français, britanniques, américains. L’une des demandes prioritaires des chancelleries occidentales était la garantie d’un accès des filles et des femmes à l’éducation. Les Talibans assurent être ouverts à l’idée, contrairement à ce qui s’était produit lors de leur premier passage au pouvoir il y a plus de 20 ans.
Surtout, ils ont besoin d’amadouer leurs interlocuteurs et de faire des concessions, pour espérer, en échange, obtenir le déblocage de l’aide internationale et des réserves financières du pays, près de 10 milliards d’avoirs bloqués sur des comptes à l’étranger. Vu l’état économique catastrophique de l’Afghanistan, le régime taliban a un besoin impératif de récupérer ces fonds. Il espère aussi obtenir à terme une reconnaissance juridique internationale.
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