En Hongrie, l'opposition a peut-être trouvé le candidat pour ébranler l'indéboulonnable Viktor Orban
L'opposition hongroise, au sens très large, vient de désigner un candidat qui pourrait poser des problèmes au Premier ministre populiste Viktor Orban solidement accroché au pouvoir depuis 2010.
L'opposition hongroise s'est donné les moyens d'espérer une victoire aux prochaines législatives en avril 2022. Pour cela, il fallait faire l'union sacrée ou "un mariage de raison". Il fallait se mettre d'accord sur un candidat unique qui représentera six partis allant de la gauche à l’extrême droite. Il fallait organiser cette grande primaire pour mieux défier Viktor Orban au printemps. L'élu s'appelle Peter Marki-Zay.
Dimanche 17 octobre, il s'est imposé au deuxième tour de cette primaire avec plus de 58% des voix sur 60% des bulletins dépouillés. Les organisateurs ont qualifié cette consultation de "succès incroyable". Elle a mobilisé plus de 800 000 électeurs sur les deux tours. Soit près de 10% du corps électoral de ce pays de 9,8 millions habitants. La désignation de Peter Marki-Zay est "un cauchemar pour Viktor Orban", selon Robert Lazslo, analyste politique à Budapest. Et s'il fait si peur à la majorité au pouvoir actuellement, c'est parce que son profil est difficilement attaquable.
Le candidat anti-corruption et pro-européen
Peter Marki-Zay a 49 ans. Il a sept enfants. Il est catholique pratiquant et conservateur. Son objectif est de "se débarrasser du système le plus corrompu de l'histoire millénaire de la Hongrie", selon ses propos. Il se présente aux électeurs comme le candidat anti-élite, anti-corruption et pro-européen. Il a été électeur du Fidesz avant de s'en détourner et aujourd'hui il dénonce "l'autoritarisme" de Viktor Orban. Peter Marki-Zay n'a pas le choix, il doit rassembler et parler à tout le monde. Pour preuve, son discours de victoire dimanche soir : "J'accueillerai et prendrai dans mes bras en tant que Hongrois, les roms, les juifs, les homosexuels, les personnes handicapées, les électeurs de gauche et de droite, et aussi ceux du Fidesz."
Peter Marki-Zay incarne une nouvelle génération politique en Hongrie. Cet ingénieur en électro-technique a vécu cinq ans aux États-Unis et au Canada. Il parle anglais et français. Il est maire de Hodmezovasarhely, une petite ville de 43 000 habitants, située du sud-est de la Hongrie. Il avait déjà envoyé un signal fort en 2018 en se faisant élire dans cette commune reconnue pour être le fief de l'ex-directeur de cabinet de Viktor Orban.
Il est important de noter que sa désignation dimanche a été totalement ignorée par les médias aux mains du pouvoir. Mais sur les réseaux sociaux, le Fidesz a lancé une campagne Facebook présentant Peter Marki-Zay comme le candidat de Bruxelles, de l'immigration et de la gauche. Signe sans doute que sa candidature ne laisse pas indifférent, voire peut-être inquiète le pouvoir en place.
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