Face à face tendu entre Russes et Occidentaux au Conseil de l'Arctique
La capitale islandaise Reykjavik accueille les 19 et 20 mai un sommet des pays riverains de l’Arctique. Avec sur le tapis : un gros bras de fer entre Russes et Occidentaux sur les ressources de cette immense région située autour du Pôle Nord.
La Russie a donné le ton. Fidèle à ses habitudes, Moscou, a fait monter les enchères. En affirmant ce lundi 17 mai que l’Arctique fait partie de sa zone naturelle d’influence : "ce sont nos terres, notre littoral", voilà la formule employée par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Une façon très claire de marquer son territoire avant même l’ouverture de ce sommet : le Conseil de l’Arctique réunit tous les pays riverains du cercle polaire. Même si le littoral russe est le plus long (près de 20 000 km), plusieurs autres pays sont partie prenante : les États-Unis, le Canada, le Danemark, l’Islande, la Suède, la Norvège, la Finlande. Et avec le réchauffement climatique, particulièrement rapide dans cette zone, les convoitises ne cessent de croître. Il y a d’abord un enjeu militaire. Ces dernières années, la Russie a rouvert d’anciennes bases soviétiques dans la région, déployé de nouveaux systèmes de défense anti-aérien, et multiplié les manœuvres, avec drones et sous-marins. Les États-Unis ont répondu en déployant des navires y compris dans la mer de Barents sous contrôle russe, en envoyant des bombardiers en Norvège, et en soutenant un plan de surveillance militaire initié par le Danemark. Les bruits de bottes sont là et bien là.
Un quart des ressources mondiales en énergie
Ensuite, il y a les convoitises économiques, conséquence directe du réchauffement. D’une part, la route maritime du Nord devient accessible une grande partie de l’année. C’est majeur pour le trafic commercial : la distance entre l’Europe et l’Asie est raccourcie de plusieurs milliers de kilomètres par rapport au trajet par le canal de Suez. Vladimir Poutine entend multiplier le trafic maritime dans l’Arctique, par 4 d’ici 5 ans. D’autre part, la fonte des glaces libère l’accès au sous-sol. L’Arctique possède sans doute un quart des ressources mondiales en énergie : beaucoup de pétrole en mer de Barents (on ne sait pas exactement combien), du gaz naturel, du gaz liquéfié. Et des minerais : de l’uranium, de l’or, du nickel, du zinc. C’est un peu la poule aux œufs d’or. Les pays riverains cherchent donc à obtenir une extension de leur "plateau continental", autrement dit la zone où ils ont le droit d’exploiter les fonds sous-marins.
L'environnement menacé
Le risque c'est que l’environnement soit le grand oublié. La biodiversité est menacée : l’Arctique abrite plus de 20.000 espèces animales ou végétales. Le réchauffement entraine de gigantesques incendies de forêt. La fonte du permafrost libère de grandes quantités de méthane, qui est un gaz à effet de serre très nocifs pour le climat. Et les projets miniers peuvent engendrer des pollutions incontrôlables. Cela dit, il va falloir compter aussi avec les populations locales. On a vu par exemple il y a quelques semaines comment au Groenland (région autonome rattachée au Danemark), l’opposition à un projet controversé de mine d’uranium a conduit au pouvoir un parti écologiste décidé à enterrer cette perspective.
À regarder
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter