La Belgique fait cavalier seul en poursuivant sa campagne de vaccination avec AstraZeneca
Le pays fait figure d'exception alors que comme la France, nos voisins ont presque tous suspendu la vaccination avec AstraZeneca, dans l’attente des nouvelles conclusions de l’Agence européenne du médicament et de l’OMS.
Nos voisins belges font bande à part. Contrairement à l’Allemagne, aux Pays-Bas, au Luxembourg, à l’Italie, à l’Espagne et bien sûr à la France, la Belgique a décidé de poursuivre la campagne de vaccination. Le ministre de la Santé Franck Vandenbroucke et le porte-parole de la lutte contre le virus, Yves Van Laethem, sont d’ailleurs tous les deux montés au créneau lundi 15 mars au soir, invités des journaux télévisés belges de 20h, pour défendre cet arbitrage. Avec l’argument que l’on connait : en l’état des connaissances scientifiques, les bénéfices du vaccin AstraZeneca sont nettement plus importants que les risques pour l’instant non avérés de décès par thrombose.
Le ministre belge de la Santé souligne que les cas de mort par formation de caillots sanguins sont aussi importants dans la population générale que parmi les personnes vaccinées. Et puis la Belgique, qui est l’un des pays les plus touchés au monde en proportion de la population, avec 22 500 morts, est clairement confrontée à une troisième vague de l’épidémie. Les chiffres des contaminations s’envolent. Le Premier ministre Alexander de Croo estime donc que l’accélération de la vaccination est la priorité.
Une course à l'échalote des Européens
Les autorités belges critiquent aussi implicitement l’attitude des autres européens, même si officiellement la Belgique dit comprendre le principe de précaution appliqué par l’Allemagne ou la France. Mais le ministre de la Santé considère que "la course contre la montre" nécessite de vacciner. Et en coulisses, on dénonce l’excès de précaution des voisins, et une sorte de "course à l’échalote" pour ouvrir le parapluie. Yves Van Laethem y voit une décision politique et non sanitaire, "un jeu de dominos politique dans lequel les pouvoirs décident de suspendre les campagnes".
On l’a compris : du point de vue belge, tout comme évidemment du point de vue britannique, la décision d’interruption de la vaccination par AstraZeneca est excessive et précipitée de la part des voisins européens. Le Conseil supérieur de la santé en Belgique a d’ailleurs rendu un nouvel avis qui conforte la position du gouvernement belge en privilégiant "l’intérêt de santé publique" de vacciner en particulier les plus vulnérables. Pour les autorités belges, le vrai problème avec AstraZeneca est d’une autre nature : ce sont les énormes retards annoncés sur l’approvisionnement.
De probables demandes de report de vaccination
Cela dit, cette décision de maintenir la vaccination fait quand même débat en Belgique. Le quotidien Le Soir raconte que "les téléphones ont chauffé" dans les ministères. Il n’est pas certain que l’ensemble du gouvernement belge soit du même avis. Et on a pu constater qu’en Allemagne par exemple, le ministre de la Santé a fait volteface sur le sujet pendant le week-end.
Et surtout, en Belgique comme ailleurs, il y a l’impact de ce débat sur la population. Le soupçon qui pèse sur AstraZeneca va probablement dissuader une partie des Belges de se faire vacciner, en tout cas avec le produit du laboratoire anglo-néerlandais. Les médias belges sont d’ailleurs nombreux aujourd’hui à expliquer comment procéder pour reporter sa vaccination.
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