Un référendum au Danemark sur l'intégration à la politique de défense européenne, effet domino de la guerre en Ukraine
Les effets en chaîne de l'invasion russe se poursuivent. Après l’annonce par la Suède et la Finlande de leur volonté d’adhérer à l’Otan, voilà que les électeurs danois sont appelés aux urnes pour décider ou non de rejoindre la politique de défense de l'UE.
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"Ja"ou "Nej". Oui ou Non. Le choix s’affiche en Une de toute la presse danoise mercredi 1er juin. Oui ou Non, voulez-vous que le Danemark participe désormais à la politique de défense européenne ? Voilà la question posée aux quatre millions et demi d’électeurs de ce pays du Nord de l’Europe, 43 000 km2 entre Allemagne et Suède. Les bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 20h et le résultat est attendu en fin de soirée.
Le "oui" part largement favori : entre 15 et 30 points d’avance selon les sondages. La quasi-totalité de la classe politique danoise a fait campagne en faveur de ce rapprochement. À commencer par la Première ministre danoise. Pour la sociale-démocrate Mette Frederiksen : "Quand les temps sont historiques, il faut des décisions historiques". Plusieurs partis autrefois opposés à cette intégration à la politique de défense européenne ont rejoint le camp du "oui". En fait, seuls les deux partis d’extrême droite et un mouvement de gauche radicale militent pour le "non". L’extrême droite en particulier considère que la protection de l’Otan est suffisante, l’Otan dont le Danemark pour le coup fait partie. L’extrême droite dénonce par avance l’ingérence de Bruxelles dans la défense danoise.
Une série de "non" à l'Europe par référendums successifs
C’est une petite révolution parce qu’on parle d’un pays, le Danemark, très turbulent dans sa relation à l’Europe. Le Danemark fait certes partie de l’Union européenne depuis 1973. Mais il s’est fait une spécialité de dire "non" à plus d’intégration et à chaque fois par référendum. "Non" au traité de Maastricht en 1992. "Non" à l’euro en 2000 : le Danemark utilise toujours sa propre monnaie, la couronne. "Non" à la participation à plusieurs politiques européennes, comme la justice ou les affaires intérieures. C’était en 2015.
Après le Non à Maastricht, et pour éviter un blocage de l’Europe, le Danemark avait obtenu toute une série de clauses dérogatoires, des "opt outs", d'’où son maintien à l’écart de la politique de défense. Ça veut dire par exemple que Copenhague, depuis 30 ans, ne participe pas aux réunions des ministres de la Défense européens ou que son armée ne peut pas être impliquée dans une mission militaire de l’Union européenne. Le Danemark n’est pas un pays eurosceptique : plus de 60% des Danois ont confiance dans l’Europe (c’est beaucoup plus qu’en France), en revanche il est traditionnellement très réticent à l’idée d'une plus grande intégration. Donc ça laisse quand même planer un doute sur le résultat du référendum de ce 1er juin. Un "oui" à l’Europe, ce serait une première depuis 30 ans.
La peur de la Russie
C’est vraiment la guerre en Ukraine qui a tout changé. C’est comme pour l’adhésion à l’Otan des voisins du Nord, la Suède et la Finlande. Le Danemark se sent menacé. En fait, la Russie est assez proche géographiquement : l’enclave russe de Kaliningrad est à 350 km seulement de l’île danoise de Bornholm en mer Baltique. En plus les Danois conservent un souvenir douloureux de la présence des soldats russes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, notamment sur cette île de Bornholm. La peur vis-à-vis de Moscou est donc réactivée. C’est ce qui laisse présager une victoire du "oui" lors du référendum à Copenhague. C’est ce qui explique, aussi, un important effort d’investissement militaire : comme en Allemagne, le budget de la Défense sera bientôt porté à 2% du produit intérieur brut. Donc il s’agit clairement d’un effet en chaîne de la guerre en Ukraine, un de plus.
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