Washington organise un sommet États-Unis-Afrique pour contrer l’influence de Pékin
Pendant que Paris accueillera ce mardi une conférence sur l’Ukraine, un autre sommet international (et de grande ampleur) se déroulera à Washington : un sommet États-Unis-Afrique qui va d’ailleurs durer trois jours.
C'est une grosse affiche. 49 chefs d'État africains sont invités, tous les dirigeants du continent – à l'exception du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan – parce que ces pays sont suspendus par l'Union Africaine. Dernière exception l'Érythrée : les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques avec cette dictature totalement repliée sur elle-même. Sinon, c'est un gros casting et un vrai symbole : la concrétisation d'un virage à 180 degrés pour Washington sur la relation à l'Afrique. Pour faire court, Donald Trump se désintéressait totalement du continent. À l'inverse Joe Biden, comme Barack Obama, le juge essentiel sur d'innombrables sujets : l'Afrique, c'est à la fois un moteur de croissance, un enjeu diplomatique, une zone de conflits, et un laboratoire de transition énergétique. Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a d'ailleurs effectué trois déplacements sur le continent au cours des 12 derniers mois, c'est considérable.
Combattre l'influence russe et chinoise
L'objectif est double pour Washington. D'une part, faire face à l'influence militaire de Moscou, avec notamment la présence des miliciens du groupe Wagner dans plusieurs pays comme le Mali ou la Centrafrique. D'autre part, réduire l'influence économique de Pékin : la Chine multiplie depuis 20 ans les constructions d'infrastructures en Afrique. Par exemple, plus de 100 stades construits dans le continent et aussi des aéroports, des autoroutes, etc. Conséquence majeure pour les pays africains : un endettement croissant vis-à-vis de la Chine.
Les États-Unis veulent donc revenir dans le jeu. "Sur la sécurité alimentaire, la priorité, ce sont les besoins urgents : augmenter la production et les exportations. Sur le sol africain et en dehors. Un défi accru en raison de la guerre en Ukraine. Dans ce but, depuis octobre dernier, les États-Unis se sont engagés sur plus de 7 milliards d'aide humanitaire et alimentaire à l'Afrique", souligne par exemple, la vice-présidente Kamala Harris, dans un message envoyé à la veille de ce sommet.
Mais il ne sera pas question seulement de sécurité alimentaire pendant ces trois jours. Au programme aussi : des accords commerciaux, des partenariats sur les énergies renouvelables, peut-être aussi des accords militaires, comme celui que Washington vient de signer avec le Niger.
Un pari américain difficile à gagner
Le grand enjeu, c'est surtout de faire bouger les lignes diplomatiques, géopolitiques. On a vu plusieurs pays africains, comme l'Afrique du Sud, se refuser ces derniers mois à condamner l'invasion russe en Ukraine. La réconciliation entre Washington et les pays africains n'est pas acquise. Certains chefs d'État africains se rendent à Washington un peu à reculons. Ils voient dans cette invitation, une sorte de convocation un peu condescendante et comme ils sont très nombreux, tous ne verront pas Joe Biden en entretien bilatéral. Dans l'autre sens, la présence de plusieurs dirigeants très autoritaires (l'égyptien Sissi, l'équato-guinéen Obiang, le tchadien Deby) va faire de l'ombre au tableau d'un Joe Biden qui se pose en promoteur de la démocratie.
À regarder
-
Victor Wembanyama : il revient encore plus fort
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter