Roland-Garros 2025 : après vingt-trois ans de carrière, Richard Gasquet prend sa retraite à la suite de sa défaite face au n°1 mondial Jannik Sinner

Le Français de 38 ans n'a rien pu faire face à l'Italien, jeudi, et s'est incliné en trois manches pour ce qui était le dernier match de sa carrière.

Article rédigé par Théo Gicquel - à Roland-Garros
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Richard Gasquet reçoit un trophée de la part de Gilles Moretton, le président de la FFT, et d'Amélie Mauresmo, la directrice de Roland-Garros, le 29 mai. (ALAIN JOCARD / AFP)
Richard Gasquet reçoit un trophée de la part de Gilles Moretton, le président de la FFT, et d'Amélie Mauresmo, la directrice de Roland-Garros, le 29 mai. (ALAIN JOCARD / AFP)

Il avait retardé l'échéance d'un tour, mais cette fois, c'est désormais terminé. Richard Gasquet s'est logiquement incliné face à Jannik Sinner, jeudi 29 mai, au deuxième tour de Roland-Garros (6-3, 6-0, 6-4 en 1h57). Le Français de 38 ans, qui avait annoncé qu'il prendrait sa retraite à l'issue des Internationaux de France, quitte donc le circuit professionnel sur une défaite face au n°1 mondial, après plus de 1 000 matchs joués depuis ses débuts en 2001 et 22 participations à Roland-Garros.

Il y avait un côté inéluctable entre un homme prêt à ranger ses raquettes et l'autre au sommet de son art, entre un vétéran de 38 ans qui n'a jamais battu ce jeune loup de 23 ans en trois confrontations, lui qui l'avait déjà éliminé au même stade l'an passé. Un côté inéluctable que Richard Gasquet n'a jamais réussi à déjouer sur ce court central jeudi.

Le Biterrois, qui terminera sa carrière 166e mondial après 19 ans de suite dans le Top 100, n'est jamais parvenu à bousculer l'Italien plus que sur quelques points isolés, comme ces deux revers long de ligne gagnants en début de match. "Allez Richard, c'est pas fini !", pouvait-on entendre au bout de trois points disputés seulement. De quoi faire rire un Central quasiment plein et qui a joué son rôle pour pousser le Français, mais qui a vite compris que l'étincelle aurait bien du mal à jailir face à l'implacable italien. 

La différence de niveau, trop importante, s'est accentuée au fur et à mesure que le Français a baissé en intensité malgré quelques éclairs. Richard Gasquet a opposé la résistance qu'il a pu, et il aurait été injuste de lui en demander beaucoup plus à ce moment-là.

En maîtrise, Jannik Sinner a surveillé le revers redoutable de Gasquet jusqu'à l'ultime point de sa carrière, mais le Français n'a pas su faire assez mal en coup droit à l'Italien, qui s'est imposé et l'a ensuite félicité au micro. "Merci au public d'avoir été si fair-play avec moi parce que je sais bien contre qui je jouais. Bravo pour ta grande carrière, bravo à ta famille et ton équipe, c'est magnifique. Tu as joué dans une ère incroyable du tennis, je te souhaite le meilleur pour la suite", a salué le vainqueur.

Le natif de Sérigan (Hérault), qui est donc le troisième des quatre Mousquetaires à partir à la retraite après Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon, a ensuite été célébré comme l'avait été Rafael Nadal dimanche. L'hommage a d'ailleurs débuté par une vidéo rétrospective du Français, où Rafael Nadal apparait et se dit "honoré d'avoir partagé ces années avec toi, d'avoir été ton rival et ton ami", avant que le Tricolore ne prenne la parole juste après avoir reçu un trophée d'honneur de la part de Gilles Moretton, président de la FFT, et Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi.

"J'ai beaucoup pensé à ce jour, on espère qu’il n'arrive jamais. Je ne peux pas rêver mieux que d'arrêter sur le plus beau court du monde. Je me souviens d'avoir été à huit ans dans ces tribunes, je n'aurais jamais pensé jouer 22 fois le tournoi. J’ai eu la chance extraordinaire de pouvoir fouler ce court depuis toutes ces années", a débuté le Biterrois.

Il a ensuite remercié son adversaire du jour "pour sa gentillesse, c'est un grand et j'espère qu’il aura une grande carrière", ainsi que les joueurs français qu'il a cotôyé, "Gilles (Simon), Julien (Bennetteau), Sébastien (Grosjean), Jo (Tsonga) qui n'a pas pu être là, Gael (Monfils) qui va jouer ce soir. Vous m'avez supporté beaucoup dans les victoires et beaucoup dans les défaites, on a forgé d'énormes amitiés et ça, c'est grâce au tennis qui nous a tout donné".

Pour finir, ses meilleurs amis et adversaires lui ont dit un mot en vidéo. Novak Djokovic a évoqué le "talent dont tout le monde parle, qui est vraiment unique" à son endroit, quand Jo-Wilfried Tsonga a avoué que Gasquet l'avait "inspiré plus jeune" et qu'ils les avaient "tous tirés vers le haut". Gilles Simon l'a lui résumé encore plus sobrement : "Tu es notre génie à tous".

"Dans tous les clubs que j’ai joué, vous avez toujours été là, toutes les personnes qui m'ont supporté. Le tennis français est magnifique. Ce n'est pas un adieu, c'est un au revoir. Vive le tennis, vive la France et à très vite."

Richard Gasquet, après son dernier match

S'il n'a jamais atteint de finale en Grand Chelem, ni gagné mieux qu'un ATP 250 sur ses 16 titres, Richard Gasquet aura tout de même atteint trois demi-finales en Majeur (Wimbledon 2007 et 2015, puis US Open 2013), remporté la Coupe Davis (en 2017) et glané une médaille olympique en double avec Julien Benneteau à Londres (en 2012). Il avait atteint le 7e rang mondial en 2007.

Premier Français parmi les huit seuls joueurs de l'histoire à avoir disputé plus de 1 000 matchs professionnels, "Richie", qui avait débuté sa carrière ATP à Monte-Carlo à tout juste 15 ans, va sans doute, enfin prendre un repos bien mérité.

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