Roland-Garros 2025 : "Je savais qu'il y avait de l'attente, mais pas autant..." Mpetshi Perricard, Kouamé, Efremova, dans les pas des jeunes espoirs français en qualifications

De nombreux jeunes Tricolores, dont cinq avaient moins de 17 ans, étaient en lice lors des qualifications, mardi. L'occasion de mettre les pieds dans un monde inconnu.

Article rédigé par Théo Gicquel - à Roland-Garros
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'espoir français Moïse Kouamé, lors du 1er tour des qualifications de Roland-Garros, le 20 mai 2025. (ALEXANDRE MARTINS / AFP)
L'espoir français Moïse Kouamé, lors du 1er tour des qualifications de Roland-Garros, le 20 mai 2025. (ALEXANDRE MARTINS / AFP)

Un court n°13 plein à craquer, des gens qui escaladent les barrières, qui se faufilent derrière les arbustes, des chants à sa gloire sur le thème de "Fort Boyard" et même des supporters qui restent sur le terrain limitrophe, où aucun match ne se joue plus, pour observer. La raison ? Le premier match en Grand Chelem du grand espoir français Moïse Kouamé, 16 ans seulement, mardi 20 mai.

Il faisait partie des cinq Tricolores, âgés de moins de 17 ans, en lice en dans le tableau des qualifications ce jour, en compagnie de Daphnée Mpetshi Perricard, Ksenia Efremova, Eleejah Inisan (16 ans) et de la plus jeune du tableau de qualifications dames, Cindy Langlais, 15 ans.

Moïse Kouamé, actuel plus jeune joueur du Top 1000 ATP (835e), ne s'en est finalement pas sorti face à Pol Martin Tiffon, 208e mondial, après un premier set pourtant de très haut niveau pour son âge (2-6, 6-4, 6-3). Malgré un soutien sans faille du public, qui lui a vociféré chants et encouragements jusqu'à la balle de match fatale, le jeune prodige s'est incliné. "L'ambiance, c'était inexplicable, incroyable. La chanson de Fort Boyard, je n'avais jamais entendu encore ! C'était vraiment super, ils m'ont porté tout le long de ce match", a loué le Français.

Il a surtout pu se rendre compte de l'attente qu'il générait chez le public français, alors qu'il n'a que 16 ans et découvrait le Grand Chelem version seniors. "La pression a commencé à monter 10-15 minutes avant le match, j'ai vraiment senti que les gens étaient là pour moi, donc forcément ça met un petit boost d'adrénaline, a-t-il raconté à l'issue de sa défaite. Je savais qu'il y avait de l'attente, mais pas autant. Je suis content d'avoir su gérer mes émotions, parce que ce n'était vraiment pas facile, et d'avoir joué mon plein potentiel", a-t-il poursuivi. 

Moïse Kouamé dans un court n°13 rempli lors du premier tour des qualifications de Roland-Garros, le 20 mai 2025. (THEO GICQUEL / FRANCEINFO:SPORT)
Moïse Kouamé dans un court n°13 rempli lors du premier tour des qualifications de Roland-Garros, le 20 mai 2025. (THEO GICQUEL / FRANCEINFO:SPORT)

Trois autres jeunes Tricolores, qui découvraient les qualifications d'un Grand Chelem seniors, ont connu le même sort : Ksenia Efremova (battue par Anna-Lena Friedsam 6-1, 7-5), Cindy Langlais (vaincue par Maja Chwalinska 6-4, 4-6, 6-0) et Eleejah Inisan (défaite par Marie Lourdes Carle 6-2, 6-1).

La première, déjà repérée pour avoir été la plus jeune joueuse depuis 2003 à gagner un tournoi ITF (deuxième niveau) à 14 ans en 2023, n'a pas su dompter l'enjeu et la pression face à l'Allemande, 284e, malgré une deuxième manche beaucoup plus consistante (6-1, 7-5). "Quand j'ai commencé le match, j'ai ressenti un peu de pression. Dans le premier set, j'étais trop stressée, je n'arrivais pas à mettre la même intensité qu'à l’entraînement. Puis je me suis dit qu'il fallait jouer, parce que j'avais déjà pris 6-1, je ne jouais pas bien du tout. Je suis un peu triste parce que je pouvais gagner le deuxième set", a reconnu celle qui est déjà 624e mondiale. 

Pour Cindy Langlais, le coup a bien failli passer. La jeune Tricolore, 1141e à la WTA, est tombée avec les honneurs pour sa découverte de Roland-Garros seniors. A la bagarre avec la Polonaise Maja Chwalinska, elle est parvenue à arracher un set à la tête de série n°20 avant de lâcher dans la dernière (6-4, 4-6, 6-0).

Mpetshi Perricard seule rescapée

Mais tout n'a pas été perdu pour les prodiges encore mineurs du tennis français. Une s'est extirpée du piège : Daphnée Mpetshi Perricard. "C'est la petite sœur...?", se questionne un visiteur, intrigué par le patronyme sur l'écran de score du court n°7. La cadette de Giovanni n'en était elle pas à au stade de de la découverte.

C'était sa troisième participation aux qualifications, après deux défaites au premier tour en 2023 et 2024. "J'étais assez tendue au début du match, assez stressée au vu de l'événement. Mais plus le match avançait, mieux je me sentais", a reconnu la joueuse au micro de la FFT à la sortie.

 

Sa main sur la bouche lors de sa victoire en disait long sur l'exploit qu'elle venait de réaliser, en sortant une Top 200 mondial (199e) à seulement 16 ans. Un exploit rendu surtout possible par sa petite expérience avec les seniors. "Par rapport aux années précédentes, j'ai réussi à me servir de ce stress et le galvaniser en énergie positive. C'est cette expérience qui m'a aidée à gagner", a admis l'intéressée.

Pour les quatre autres, le cap est désormais mis sur le trophée juniors, avant le prochain rendez-vous chez les seniors sans doute l'an prochain. Mais pour Daphnée Mpetshi Perricard, ce sera dès jeudi, avec un deuxième tour face à Daria Saville, 134e mondiale.

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