Roland-Garros 2025 : nouvel exploit de la Française Loïs Boisson, qualifiée pour les demi-finales après sa victoire sur la n°6 mondiale Mirra Andreeva

Les superlatifs vont commencer à manquer pour décrire la superbe aventure vécue par la Française Loïs Boisson à Roland-Garros. Sur un court Philippe-Chatrier comble, et couvert, la joueuse de 22 ans a battu Mirra Andreeva (7-6, 6-3 en 2h08), mercredi 4 juin, en quarts de finale. La Dijonnaise a fait fi des 355 places au classement mondial qui la séparent de la Russe pour faire déjouer et perdre ses nerfs à son adversaire du jour, de quatre ans sa benjamine.

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L'entame de match de Loïs Boisson avait pourtant été timide. Breakée dès son deuxième jeu de service, la Française a d'abord multiplié les mauvais choix tactiques. Au filet notamment, la 361e mondiale a souvent manqué la bonne zone pour faire la différence (53% de réussite dans ce secteur au premier set, contre 86% pour son adversaire). En face, Mirra Andreeva a très bien su lire le jeu de son adversaire, pour devancer, par exemple, des amorties pas assez tranchantes.

Patience et calme

Mais dès le milieu du premier set, bien soutenue par un public bruyant, Loïs Boisson a retrouvé ses armes, en se décalant pour armer son fameux coup droit surpuissant. Surtout, elle a su se montrer patiente. Elle a profité de chacune des nombreuses erreurs de Mirra Andreeva (six doubles fautes, 22 fautes directes dans le premier set) pour rester au contact. 

Et même quand elle a bataillé, en vain, pendant quatorze minutes, pour tenter de prendre le service de la Russe (à 6-5) et remporter la première manche, Loïs Boisson est restée concentrée. Un calme olympien bien loin des colères qu'elle piquait plus jeune face à la frustration, selon son ancien entraîneur. Au total, elle aura eu besoin de six balles de set au jeu décisif – très souvent offertes par de grossières erreurs de Mirra Andreeva – pour faire bondir de joie le Central et prendre les devants.

De nouveau rapidement breakée dans le deuxième set, mais toujours face à une Russe crispée, la Française a conservé cette sérénité pour revenir au score à 3-3. "Je suis arrivée très tendue. Le premier set a été hyper intense, je me suis battue. Donc j'étais vraiment dans le mal au début du deuxième set, mais j'ai su me reprendre", a analysé Loïs Boisson à l'issue de la rencontre. 

Andreeva craque nerveusement

Face à des tribunes bouillantes, la jeune Mirra Andreeva, connue pour sa fragilité émotionnelle, a alors perdu ses nerfs. Elle a multiplié les gestes d'agacement jusqu'à recevoir un avertissement et faire sortir un membre de sa box des tribunes. La numéro 6 mondiale, demi-finaliste l'an passé, n'a ensuite pas réussi à inscrire un nouveau jeu. Après un ultime jeu blanc, Loïs Boisson s'est alors écroulée sur l'ocre,  du Central, les mains sur la tête, comme si elle commençait enfin à réaliser l'extraordinaire chemin parcouru depuis le début du tournoi. 

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Mais à peine relevée, la nouvelle chouchoute du public tricolore avait retrouvé son visage impassible. Déjà tournée vers la suite. "Je crois que j'ai six kinés dans mon box. On va garder la même routine que d'habitude et je serai prête demain." Première demi-finaliste française ici, hommes et femmes confondus, depuis Jo-Wilfried Tsonga 2015, Loïs Boisson affrontera, jeudi, au prochain tour l'Américaine Coco Gauff, qui a éliminé sa compatriote Madison Keys plus tôt dans la journée. Après les numéros 3 et 6 mondiales, s'offrira-t-elle le scalp de la numéro 2 pour atteindre la finale ?