Alimentation : parmi les 150 plats cuisinés analysés par l'association CLCV, 17% ont pour ingrédient principal de l'eau

Parmi les autres ingrédients qui n'étaient pas attendus dans ces plats frais et surgelés, on retrouve de l'eau, des additifs ou encore des quantités de sel importantes, relève l'association dans une étude publiée mardi.

Article rédigé par franceinfo
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Un plat cuisiné dans un rayon de supermarché. Image d'illustration. (BAZIZ CHIBANE / MAXPPP)
Un plat cuisiné dans un rayon de supermarché. Image d'illustration. (BAZIZ CHIBANE / MAXPPP)

L'association CLCV a étudié la composition et les emballages de 150 plats cuisinés frais et surgelés entre 2020 et 2025. Parmi les enseignements tirés - que France Inter a pu consulter mardi 6 mai - l'association note que 17% d'entre eux ont pour premier ingrédient de l'eau. 

Selon Selma Amimi, chargée des études alimentation à la CLCV, contactée par France Inter, les industriels ne se sont pas exprimés sur ce sujet, mais il semble que l'eau soit ajoutée "pour avoir un effet de volume et gonfler un peu le produit". 
 
Parmi les autres ingrédients non attendus dans les plats analysés, on retrouve également des sucres ajoutés (pour 40% d'entre eux). Près de la moitié contient au moins un additif et un tiers contient une viande transformée. Les quantités de sel sont aussi pointées du doigt puisque dans certains produits elles atteignent parfois trois à quatre grammes, soit quasiment la valeur maximale par jour (cinq grammes) recommandée par l'OMS. "Les consommateurs mangent du sel sans s'en rendre compte dans ces plats", s'inquiète Selma Amimi.

L'utilisation du Nutri-Score en hausse

Parmi les nouvelles positives de l'étude, le fait que l'utilisation du Nutri-Score soit en hausse : "Aujourd'hui, il est affiché sur 87% des plats cuisinés de notre échantillon". Un chiffre jugé "satisfaisant" et "en nette progression" par rapport à 2020 (37%). L'association souligne par ailleurs qu'avec le nouvel algorithme du Nutri-Score, les plats cuisinés sont notés plus sévèrement. Ainsi, 66% des produits qui l'affichent en 2025 sont moins bien classés. Parmi les familles de plats étudiés, certaines ont un Nutri-Score identique, comme les hachis parmentiers ou les tartiflettes notées majoritairement C, d’autres ont une note plus variable comme les moussakas, couscous, de B à C, ou encore les pâtes, de A à D.

Concernant l'évolution des Nutri-Score, l'étude montre que la majorité n'ont pas changé depuis 2020, "pourtant, plusieurs recettes pourraient être améliorées en réduisant leur quantité de sel et de matières grasses encore trop importante". L'association s'appuie sur les "10% de plats cuisinés qui ont vu leur note progresser". Sur 60 plats qui contenaient des sucres ajoutés en 2020 (comme le sirop de glucose ou le dextrose), 13 les ont supprimés de leur recette. La proportion des plats cuisinés contenant des additifs a diminué de 16% et celle des plats avec des arômes a reculé de 13%. Des efforts considérés malgré tout comme encore "insuffisants". 

La CLCV appelle à rendre le Nutri-Score obligatoire

Face à ces constats, la CLCV adresse donc plusieurs demandes aux industriels et aux pouvoirs publics : "Nous demandons aux industriels qui ne l’ont pas encore fait de s’engager dans la démarche du Nutri-Score". L'association souhaite également qu'ils poursuivent leurs efforts concernant les recettes "en réduisant davantage l’usage des additifs, arômes, sucres ajoutés, et en privilégiant l’utilisation de viandes fraîches". Il en va de même pour le sel qu'ils sont invités à réduire tout comme les acides gras saturés. Enfin, la CLCV appelle "les pouvoirs publics à rendre obligatoire le Nutri-Score".  
 
Un total de 150 références, disponibles entre le 14 et le 23 janvier 2025 sur le marché, a été collecté (dont 117 en magasin et 33 en ligne), parmi lesquelles 112 (74%) ont pu être comparées aux versions de 2020 à l'aide des données de l’Oqali (Observatoire de l'alimentation). La CLCV a enquêté dans dix enseignes : Aldi, Auchan, Carrefour, Coopérative U, Intermarché, Leclerc, Lidl, Monoprix, Picard, et Thiriet. Les enseignes de distributeurs spécialisés bio telles que Biocoop ou La vie claire proposent peu ou pas de plats cuisinés, ce pourquoi elles n’ont pas été retenues.  

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