Alimentation : un laboratoire produit du lait de vache… sans vache

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 4min
Article rédigé par France 2 - C. Guttin, A. Filippi, A. Sangouard, K. Sullivan Den Bergh. Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Au Canada, un laboratoire a mis au point une technique pour reproduire le lait de vache quasiment à l’identique. Une trouvaille qui pourrait à la fois permettre de réduire la production de méthane et d’aller dans le sens du bien-être animal.

À première vue, dans notre verre, tout laisse à penser à du lait de vache : même couleur, même texture, même densité. Pourtant, cette boisson est une petite révolution. Il s’agit en réalité de lait artificiel fabriqué en laboratoire. En bref, du lait de vache sans vache. Au Canada, un laboratoire a mis au point une technique de production révolutionnaire, uniquement à partir de cellules prélevées sur une vache. "Une fois qu’on a récolté les cellules, on les place dans un frigo à -80 degrés. Dans un petit flacon, nous avons des millions de cellules provenant de la glande mammaire d’une vache", explique Lucas House, cofondateur d’Opalia.

Pour être en mesure de produire du lait, il faut ensuite faire proliférer ces cellules. Plusieurs trillions au minimum sont nécessaires. Le scientifique les place donc dans un liquide qui reproduit l’intérieur du corps du mammifère. Une fois en nombre suffisant, les cellules sont stimulées artificiellement. C’est cette étape qui va activer la production du précieux liquide.

Une bonne nouvelle pour l’écologie ?

Un lait quasi identique à celui de la vache, qui se décline déjà sous toutes les formes, de la glace au fromage à tartiner. De quoi se faire une place dans le gigantesque marché laitier, qui a représenté 824 milliards d’euros dans le monde en 2022. Mais encore faut-il être capable de convaincre le consommateur. Dans une épicerie, c’est jour de dégustation, devant des clients parfois un peu perplexes.

Mais plus que le goût, l’argument qui séduit les consommateurs, c’est l’écologie. Le lait artificiel est vendu deux fois plus cher que le lait normal. Mais derrière, c’est la promesse de la fin du méthane dégagé par les vaches. Si les premières études conduites sur le sujet sont encourageantes concernant la réduction de la pollution, il reste encore beaucoup d’inconnues selon les experts.

Retrouvez l’intégralité de ce reportage dans la vidéo ci-dessus

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.