"C'est un pilier de l'écosystème qui pourrait s'effondrer" : une ONG alerte sur le manque de maquereaux à cause de la surpêche

Le "Marine Stewardship Council" (MSC) demande aux pays de l'Atlantique Nord, dont la France, de s'accorder sur des quotas de pêche, alors que le nombre de maquereaux diminue dangereusement dans les océans. Ces Etats côtiers doivent se réunir les 16 et 17 octobre pour fixer des quotas.

Article rédigé par Edouard Marguier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des maquereaux sur un marché aux poissons, le 26 septembre 2025 à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). (JOEL SAGET / AFP)
Des maquereaux sur un marché aux poissons, le 26 septembre 2025 à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). (JOEL SAGET / AFP)

L'un des poissons les plus consommés en France victime de la surpêche. Le maquereau va venir à manquer. Les stocks sont au plus bas, alertent les scientifiques. L'ONG britannique MSC estime que six millions de tonnes de maquereaux ont été pêchées en trop ces dernières années. Elle demande aux pays de l'Atlantique Nord, dont la France, de s'accorder sur les quotas.

Le label "pêche durable", ce logo bleu MSC dont les critères sont jugés laxistes par d'autres associations environnementales, ne figure plus sur le maquereau depuis cinq ans. "Ça fait déjà quelques années qu'on alerte sur cette situation de surpêche", lance Edouard Le Bart, l'un des responsables de l'ONG britannique MSC en France. Il appelle à écouter les scientifiques du Conseil international pour l'exploration de la mer : baisser de 77% les captures l'année prochaine. "Le stock arrive dans des proportions qu'on appelle 'biomasse limite', qui pourraient mettre en péril sa capacité de reproduction", explique-t-il.

Des conséquences en cascade

Il lance l'alerte parce que dans deux semaines se réunissent les pays côtiers de l'Atlantique Nord, ceux de l'Union européenne, dont la France, mais aussi le Royaume-Uni, la Norvège, l'Islande et les Îles Féroé, qui se disputent le stock sans vouloir s'entendre. "On a des quotas qui sont décidés par ces Etats-là de manière individuelle, qui dépassent les recommandations scientifiques", relève Edouard Le Bart.

Le manque de maquereaux aura des conséquences en cascade, selon lui. "C'est un pilier de l'écosystème qui pourrait s'effondrer si on ne fait rien, prévient-il. Ça pourrait faire en sorte que les producteurs de maquereaux en conserve, par exemple, se reportent sur d'autres espèces." Un tiers des stocks mondiaux de poissons est aujourd'hui surexploité.

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