Des traces d'hydrocarbure retrouvées dans des huiles d'olive, alerte "60 millions de consommateurs"

Le magazine a trouvé des traces de dérivés du pétrole dans la moitié des huiles d'olive testés. Un tiers d'entre elles ont également "un défaut sensoriel".

Article rédigé par franceinfo
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Une cuillère d'huile d'olive. (GARO / PHANIE / AFP)
Une cuillère d'huile d'olive. (GARO / PHANIE / AFP)

L'huile d'olive a beau être appréciée et utilisée quotidiennement par des millions de Français, la qualité de certaines d'entre elles fait débat. C'est qui ce ressort d'une étude publiée jeudi 24 avril par 60 millions de consommateurs.

Le magazine a passé au crible 22 huiles d'olive vierge extra, qui répond à des critères précisément définis par un règlement européen, avec des résultats pour le moins déconcertants. Ainsi, ces tests révèlent la présence de plastifiants et même d'hydrocarbures, dont certains "en quantité non négligeable" et donc potentiellement dangereux pour la santé. "Toutes nos huiles d'olive contiennent au moins un contaminant", écrit le magazine.

Deux dérivés du pétrole

La moitié des références testées contiennent soit des MOSH, soit des MOAH, deux dérivés du pétrole qui sont par exemple utilisés dans les lubrifiants pour les moteurs. Les MOSH, des hydrocarbures saturés d'huiles minérales, "peuvent s'accumuler dans le foie et le système lymphoïde". Ces contaminants ont été retrouvés ans les huiles Carapelli, Monini et Eco+. 

Les MOAH, hydrocarbures aromatiques d'huiles minérales, ont, elles, "des propriétés cancérigènes", précise 60 millions de consommateurs. Là encore, l'huile Eco+ en contient particulièrement : cinq fois plus que la limite autorisée par l'Union européenne. Les huiles Terra Delyssa, Costa d'Oro et Leos sont, elles, exemptes de ces MOAH.

Des plastifiants classés perturbateurs endocriniens

Toutes les références, qu'elles soient bio ou conventionnelles, "contiennent un à trois phtalates ou plastifiants." Or, des études démontrent "leur risque pour la santé, notamment comme perturbateurs endocriniens". L'huile Puget est cependant la seule à ne contenir de trace que d'un seul plastifiant, et en très faible quantité. Les huiles Terra Delyssa et Carapelli sont en revanche les plus contaminées. Le magazine rappelle que "la réglementation européenne interdit l'utilisation de matériaux contenant des phtalates dans la chaîne de production"

Sept huiles ont par ailleurs des défauts sensoriels, selon le jury réuni par 60 millions de consommateurs. Elles ont "un goût moisi, vinaigré, acide-aigre ou rance". La plupart des huiles d'olive ont tout de même une "bonne teneur en acide oléique", et n'ont pas été diluées avec une autre huile de moindre qualité, note le magazine. Qui conclut toutefois : "Nous attendons de sérieux efforts sur cette filière." 

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