La Ligue contre le cancer dévoile quatre "pistes d'avenir" face aux cancers de l'enfant

"Septembre en Or", mois de sensibilisation aux cancers de l'enfant et de l'adolescent, débute lundi.

Article rédigé par franceinfo
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Le logo de la ligue contre la cancer. (AURELIEN BREAU / MAXPPP)
Le logo de la ligue contre la cancer. (AURELIEN BREAU / MAXPPP)

Dans un communiqué transmis à France Inter, la Ligue contre le cancer dévoile lundi 1er septembre quatre "pistes d'avenir" pour mieux traiter les cancers de l'enfant. Cette communication se fait alors que débute lundi "Septembre en Or", ce mois de sensibilisation aux cancers de l'enfant et de l'adolescent. Ces projets "parmi les plus prometteurs", selon la Ligue contre le cancer, constituent un "espoir immense" pour "guérir plus et guérir mieux".

Le premier d'entre eux est ce que la Ligue nomme "la plus grande bio-banque au monde des médulloblastomes", soit la tumeur du cerveau la plus fréquente chez l'enfant. L'équipe du docteur Olivier Ayrault a réuni à Paris près de 400 échantillons qui lui permettent d'étudier "leurs gènes, leurs protéines et leur métabolisme" afin de "détecter leurs talons d'Achille et les cibler pour mieux traiter la maladie". In fine, la Ligue espère que cette "cartographie" ouvrira la voie à des "traitements inédits".

Un cancer sur deux trouve son origine avant la naissance

Le deuxième projet est d'exploiter la dépendance de ces tumeurs du cerveau, ces médulloblastomes, à une protéine, afin de mieux les vaincre. L'objectif serait de piéger cette molécule avec un anticorps spécialement conçu afin que les cellules cancéreuses stoppent leur développement.

Le troisième projet consiste à se servir de l'embryon d'une poule pour simuler le développement de cancers prénataux. La Ligue rappelle qu'un cancer sur deux trouve son origine avant la naissance, parfois dès le premier trimestre de grossesse. Or, comme il est impossible d'accéder aux fœtus humains, le docteur Valérie Castellani a breveté un modèle in vivo.

Le processus consiste en l'implantation de cellules tumorales humaines dans certaines zones de l'embryon de la poule, dans des zones similaires à celles où ces cellules tumorales apparaissent chez l'homme. Grâce à ce procédé, les chercheurs peuvent prédire ce que vont devenir les cellules à l'échelle de l'embryon entier et ensuite traiter spécifiquement les cellules cancéreuses, tout en épargnant celles qui sont saines.

Un cancer sur cinq est sans réponse thérapeutique satisfaisante

Enfin, la dernière piste listée par la Ligue contre le cancer concerne les jeunes garçons touchés par la maladie. Une expérimentation est en cours pour conserver par cryogénisation, à -196°C, des tissus testiculaires des malades. Un étudiant, Valentin Rousseau, développe cette nouvelle technique qui vise donc à prélever des petits fragments de testicules des garçons prépubères concernés. Leurs fragments sont conservés et peuvent être utilisés par le garçon, une fois devenu adulte, si le traitement anti-cancer l'a rendu stérile, ce qui peut arriver. Cependant, ce procédé est encore expérimental puisque la Ligue précise que des cellules cancéreuses résiduelles peuvent se trouver dans le tissu testiculaire conservé à très basse température.

La Ligue rappelle que le cancer est la première cause de décès par maladie chez les moins de 20 ans, que 1 800 enfants de moins de 15 ans sont atteints chaque année en France, et qu'encore aujourd'hui en France, un cancer sur cinq est sans réponse thérapeutique satisfaisante.

La Ligue contre le cancer se félicite enfin d'être le premier financeur privé de la recherche, d'après ses comptes. En 2024, elle affirme avoir consacré 6,4 millions d'euros à la recherche pour les cancers pédiatriques (4,49 en 2023), soit plus de 10% de son budget recherche.

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