Pourquoi les pilules de 3e et 4e générations sont toujours en vente
Alors que la polémique enfle autour de la pilule de 3e génération, le ministère de la Santé a décidé mercredi d'avancer de six mois la fin du remboursement de ces contraceptifs, mais pas de les retirer de la vente.
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Alors que la polémique enfle autour de la pilule de 3e génération, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé mercredi 2 janvier d'avancer de six mois la fin du remboursement de ces contraceptifs, dont la liste (en PDF) est consultable sur le site de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Dans le même communiqué, la ministre demande aussi que "les pilules de 3e et 4e générations ne [soient] plus proposées en premier choix". Pourquoi ne pas simplement les retirer du marché plutôt que de formuler ces mises en garde ? Explications.
Parce que certaines femmes ne supportent pas la pilule de 2e génération
Contacté par francetv info, le ministère de la Santé explique vouloir laisser la possibilité aux femmes qui ne supportent pas la pilule de 2e génération de prendre celle de 3e ou de 4e génération (le mot génération fait référence à l'évolution de leur composition). "Certes, nous voulons que la pilule de 2e génération soit privilégiée, mais il faut surtout décider au cas par cas, ajoute le ministère. Nous avons décidé d'avancer le déremboursement de la pilule de 3e génération car nous estimons que les femmes sont suffisamment informées sur le sujet. La plupart ont déjà posé des questions à leur médecin, voire changé de pilule. Quant à la pilule de 4e génération [qui fait aussi l'objet de débats], elle est déjà déremboursée."
"La suspension d'un médicament pourrait mettre en défaut des patientes. Il ne faut pas les priver d'un moyen de contraception", renchérit de son côté l'ANSM, jointe par francetv info.
Parce que l'objectif principal est de réduire l'utilisation de la pilule de 3e génération
La pilule de 3e génération est prescrite à près de la moitié des femmes en France. C'est excessif pour l'ANSM, qui veut limiter l'utilisation de ce contraceptif. Pour ce faire, elle a lancé récemment une mise en garde auprès de 80 000 professionnels de santé. L'agence espère ainsi une baisse des prescriptions, favorisée par le déremboursement anticipé. "Nous allons surveiller de près l'état des ventes des pilules de 3e génération", assure-t-on à l'ANSM, qui dispose pour cela des données des pharmacies et de la Caisse nationale d'assurance maladie.
La fin du remboursement de la pilule de 3e génération a été recommandée par la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS). Composée de médecins et de pharmaciens, elle a jugé que le service médical rendu de ces contraceptifs était insuffisant. Son rôle (PDF) s'arrête là : elle évalue les médicaments ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM). Puis elle émet un avis qui permet d'inscrire les plus efficaces sur la liste des médicaments remboursables par la Sécurité sociale, et d'en retirer les autres.
Parce que la France ne décide pas seule de suspendre un médicament
L'ANSM peut, dans certains cas, aller plus loin en retirant du marché un médicament. "Mais ce n'est pas du tout d'actualité pour les pilules de 3e et 4e générations", tient à préciser l'agence. Surtout, elle n'est pas la seule à pouvoir prendre cette décision. En fait, elle peut retirer un médicament du marché lorsque c'est elle qui a délivré l'AMM. Quand c'est la Commission européenne qui l'a délivrée après avis favorable de l'Agence européenne du médicament (EMA), l'ANSM peut simplement suspendre la commercialisation du médicament. Seule l'EMA peut le retirer du marché. "Or, il y a peu de chances que celle-ci valide cette décision car l'utilisation excessive de la pilule de 3e génération est un cas typiquement français. Comme souvent en France, les prescripteurs ont été attirés par une nouvelle molécule et l'ont massivement prescrite", explique l'ANSM.
C'est précisément parce que ce contraceptif oral est mal prescrit que l'ANSM a mis en garde les professionnels de santé. Pourtant, le bon usage d'un médicament est essentiel pour minimiser ses effets secondaires, souligne l'agence, en rappelant qu'en consommer expose de toute façon à un risque.
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