Les implants de stérilisation Essure suspendus pour trois mois dans l'UE
Vendu comme une alternative à la ligature des trompe, cet implant est contesté à cause des effets indésirables qu’il provoquerait, pouvant aller des saignements à la dépression. Commercialisés par le laboratoire Bayer, les dispositifs de stérilisation Essure ne sont plus commercialisés en Europe depuis le 3 août et ce pour une durée de trois mois, le temps de déterminer s’ils présentent ou non un problème de sécurité.
La commercialisation des implants de stérilisation Essure, mis en cause par certaines femmes en raison d'effets indésirables, est suspendue pour trois mois dans l'Union européenne. Une décision toutefois pas liée à "des problèmes de sécurité ou de qualité du produit" selon son fabricant Bayer.
Ces petits implants de stérilisation féminine en forme de ressorts sont présentés comme une alternative à la ligature des trompes, en particulier parce que leur implantation ne requiert généralement pas d'anesthésie générale. Ils sont toutefois contestés par certaines femmes, notamment en France et aux Etats-Unis, en raison d'effets indésirables parfois graves survenus après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...).
Le National Standards Authority of Ireland (NSAI), l'organisme de certification choisi par Bayer pour examiner son dossier, "a décidé de ne pas renouveler le certificat" de commercialisation d'Essure dans l'Union européenne "jusqu'à ce que toutes les questions en suspens trouvent une réponse", a expliqué le groupe pharmaceutique allemand.
Le certificat actuel ayant expiré le 3 août, le dispositif n'a plus le droit d'être commercialisé en Europe. Selon l'agence française du médicament (ANSM), cette suspension a été décidée pour trois mois et court donc jusqu'au 2 novembre. En "désaccord profond" avec la suspension de son produit, Bayer souligne que "les données et les résultats des essais cliniques fournis au NSAI démontrent à la fois un profil bénéfice/risque favorable et la conformité avec les exigences de la directive sur les dispositifs médicaux".
Depuis 2003, plus de 1000 femmes ont subi un dysfonctionnement en France
Pour être commercialisé dans un pays de l'Union européenne, un dispositif médical doit obtenir un "marquage CE" de la part d'un organisme de certification situé dans l'un des pays membres. Valable pour l'ensemble des autres pays de l'Union, cette certification est ensuite soumise à renouvellement régulier.
L'ANSM préconise "par mesure de précaution de ne plus implanter" ce dispositif pour le moment et demande au laboratoire Bayer "de procéder au rappel des produits en stock" dans des établissements de santé français. L'organisme sanitaire français souligne toutefois que cette suspension "n'est pas de nature à remettre en cause à ce stade" les conclusions rassurantes rendues en avril par un comité d'experts indépendants.
Ce comité, saisi par l'ANSM en raison de l'augmentation des signalements d'effets indésirables, avait estimé qu'il n'était "pas nécessaire" de modifier la réglementation sur ce dispositif. Il avait en revanche recommandé de mieux informer les femmes envisageant cette méthode des risques et des "possibilités d'échec", "afin de permettre une décision éclairée".
Selon l'ANSM, 1.087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d'effets indésirables entre 2003 et début février 2017. Depuis 2001, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde, dont 240.000 en France, selon Bayer.
"On ne peut que se réjouir de cette suspension provisoire", a déclaré Me Charles Joseph-Oudin, avocat qui prépare le dépôt en septembre d'une action de groupe d'au moins 450 patientes contre Bayer. "Cette mesure est dans la continuité du retrait décidé (par Bayer) dans d'autres pays européens et toutes ces décisions confirment les positions des victimes qui demandent, dans l'intérêt des patientes, son retrait définitif", a-t-il estimé.
Bayer a récemment cessé la commercialisation d'Essure notamment en Finlande, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et au Canada, en raison du déclin des ventes.
"Nous continuerons notre travail pour obtenir un retrait définitif en France", a affirmé Marielle Klein, présidente de l'association Réseau d'entraide soutien et information sur la stérilisation tubulaire (Resist). Pour elle, ce sont bien "les problèmes pointés par les femmes dans le monde qui ont fait chuter les ventes du dispositif et entraîné ces retraits".
Avec AFP
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter