Déserts médicaux : "On y va" sous condition d'un "cahier des charges pas encore annoncé", prévient un représentant du syndicat de médecins CSMF après l'annonce du renfort de généralistes

Luc Duquesnel, président de la branche généraliste du syndicat CSMF, attend notamment des "cabinets équipés" et "un assistant médical".

Article rédigé par franceinfo
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Le Dr Luc Duquesnel, le 4 décembre 2013, à Paris. (GARO / PHANIE via AFP)
Le Dr Luc Duquesnel, le 4 décembre 2013, à Paris. (GARO / PHANIE via AFP)

"On y va" sous condition d'un "cahier des charges pas encore annoncé", réagit vendredi 27 juin sur franceinfo Luc Duquesnel, médecin généraliste et président de la branche généraliste du syndicat CSMF (Confédération des syndicats médicaux français), après l'annonce du ministre de la Santé Yannick Neuder, de 151 zones sous-dotées qui vont bénéficier en septembre du renfort d'un médecin généraliste venu d'un territoire mieux pourvu.

Ces zones, qui concernent 2,5 millions d'habitants, s'étendent sur une diagonale qui va du Sud-Ouest au Nord-Est en passant par quelques points rouges au centre de la Corse, à la pointe de la Bretagne, du Cotentin, dans le Nord et à l'extrême Sud-Est. C'est la suite du plan pour lutter contre les déserts médicaux, annoncé par le gouvernement en avril.

Avant de se lancer dans ce dispositif de 151 zones, Luc Duquesnel attend d'être satisfait sur plusieurs conditions : "Les cabinets où on ira en renfort, ils devront être équipés. Il nous faut un assistant médical. On va voir des patients lourds, qui n'ont pas vu un médecin depuis un moment !" Autre condition, à négocier avec les ARS (Agence Régionale de Santé) : "Pas de pénalité. La permanence de soin fonctionne sur le volontariat, et ça marche. Si vous rendez les gardes obligatoires [les gardes dans les 151 zones], vous avez la moitié des médecins généralistes qui deviennent non-volontaires pour la permanence des soins."

Enfin, le médecin généraliste cite son cas personnel, en Mayenne, pour expliquer le besoin d'une autre condition à respecter avant de se lancer dans le dispositif : "Moi, je vais probablement y aller [dans ces 151 zones]. Mais je suis aussi dans une zone où on manque de beaucoup de médecins, même si ce n'est pas une zone rouge. D'ordinaire, je fais 40 consultations par jour. Si je vais deux jours par mois en zone rouge, ça veut dire qu'il y a 80 patients que je ne vais pas voir." Pour résoudre ce problème, il demande aux ARS de créer un "pool de remplaçants pour nos cabinets" quand les médecins se rendent dans les zones rouges.

Ces 151 zones rouges ne sont pas mal reçues par le président de la branche généraliste du syndicat CSMF, mais il insiste : "Même dans les départements où il y a très peu de médecins, on assure la permanence des soins. Donc les gardes de nuit, les week-ends... Cela fonctionne sur 97% du territoire national."

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