Pour "mettre plus rapidement" les jeunes médecins "sur le marché", des députés proposent de ramener les études de dix à huit ans

Le rapport parlementaire publié mercredi est le fruit de plusieurs mois de travaux d'une commission d'enquête sur l'organisation du système de santé et les difficultés d'accès aux soins.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une affiche pour recruter deux médecins dans la commune de Saint-Gast Le Guildo (Côtes-d'Armor), le 23 juin 2025. (MATHIEU PATTIER / MAXPPP)
Une affiche pour recruter deux médecins dans la commune de Saint-Gast Le Guildo (Côtes-d'Armor), le 23 juin 2025. (MATHIEU PATTIER / MAXPPP)

Faut-il écourter les études de médecine pour lutter contre les déserts médicaux ? C'est en tout cas une des pistes d'un rapport parlementaire publié mercredi 9 juillet. Il préconise, entre autres, de ramener à huit ans les études de médecine au lieu de dix ans minimum actuellement.

Ce document est le fruit de plusieurs mois de travaux d'une commission d'enquête sur l'organisation du système de santé et les difficultés d'accès aux soins, qui a été lancée par le groupe indépendant Liot (Libertés, indépendants, outre-mer, territoires). "Aujourd'hui une grande partie de notre population vit dans un désert médical", a rappelé lors d'une conférence de presse Christophe Naegelen, le rapporteur Liot de la commission d'enquête, qui dit s'être concentré sur des propositions "pragmatiques". Huit ans d'étude constituent "la durée moyenne dans les pays de l'OCDE", a-t-il fait valoir. Il s'agit de "mettre plus rapidement les étudiants sur le marché du travail".

Pour y arriver, le rapport propose de condenser en deux ans les actuelles trois premières années, consacrées à la théorie. Mais aussi de revenir sur la quatrième année d'internat en médecine générale, instaurée par une réforme controversée de 2022 et dont les premiers étudiants sont attendus à la rentrée de novembre 2026. Cette réforme est "réfutée par tous les professionnels", qui ne pourront "pas accueillir, ou du moins avec beaucoup de difficultés, les jeunes médecins", a avancé le rapporteur, lors de la présentation du rapport à la presse. Le rapport préconise par ailleurs de permettre de redoubler la première année.

Une refonte totale des agences régionales de santé

Par ailleurs, Christophe Naegelen a présenté une autre recommandation d'ampleur : une "restructuration", de l'organisation des agences régionales de santé (ARS). Les ARS ont "beaucoup trop de compétences", sont "déconnectées" des citoyens et des professionnels de santé et "décriées" par "tout le monde", affirme Christophe Naegelen. "Elles devraient se concentrer sur l'offre de soins, et qu'on puisse distribuer ses autres compétences", relève-t-il, cité par LCP.

Les ARS étant des établissements publics avec "une certaine autonomie", les "impulsions de politique publique peinent à être pleinement transmises aux agences", poursuit le rapport. La proposition est donc de remplacer les ARS par les directions régionales à l'accès aux soins, sous l'autorité du préfet de région. Il s'agit de créer des "sous-préfets délégués à l'accès aux soins" dans chaque département, chargés de "coordonner l'action des services de l'Etat dans le domaine de la santé". Le personnel départemental des ARS serait placé sous l'autorité de ce sous-préfet.

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