Le maire écologiste Éric Piolle demande à Emmanuel Macron "un référendum" pour dépénaliser le cannabis

"On met de plus en plus de gens en prison et pour autant le trafic est toujours aussi élevé", pointe l'élu qui déplore "une absence de vison stratégique" dans la lutte contre le trafic de drogue.

Article rédigé par franceinfo
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Le maire écologiste Éric Piolle demande à Emmanuel Macron "un référendum" sur la dépénalisation du cannabis, jeudi 23 janvier sur franceinfo. "Je propose que le président de la République prenne l'initiative de faire un référendum sur le sujet", lance Éric Piolle. "Allons vers un référendum sur la dépénalisation, ou le contrôle de la production, la légalisation, ça fera un débat", plaide le maire écologiste, faisant un constat d'échec sur la politique répressive.

Le cannabis reste la drogue la plus consommée en France avec plus de cinq millions de consommateurs, selon la dernière étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), et alors que le trafic de cocaïne a explosé en France avec 49 tonnes de saisies en 2024.

"On met de plus en plus de gens en prison et pour autant le trafic est toujours aussi élevé", observe Éric Piolle. "La consommation augmente, on est à 50% de récidive", constate le maire de Grenoble qui déplore le tout répressif. "On ne dit pas que ça sert à rien, mais c'est une goutte d'eau et une absence de vison stratégique", explique Éric Piolle en référence aux grandes opérations places nettes pour nettoyer les points de deal. "Ils écopent la mer à la petite cuillère", se désole le maire de Grenoble, reprochant aux différents ministres de l'Intérieur comme de "faire de grands coups de menton". "Monsieur Darmanin, comme Monsieur Valls, comme Monsieur Sarkozy, comme Monsieur Retailleau ont fait du trafic de drogue leur fonds de commerce", dénonce le maire écologiste.

Bruno Retailleau a notamment reproché au maire de Grenoble de ne pas mettre assez de caméras de vidéosurveillance dans sa ville de près de 160 000 habitants pour lutter contre le trafic de drogue (en octobre dernier sur France Inter). Éric Piolle précise que sa ville est équipée de "120 caméras, 6 par kilomètre carré", mais que leur "efficacité" est limitée. "Nous avons eu un agent de propreté abattu sous les caméras, un jeune de 15 ans sur un point de deal abattu sou l'œil d'une caméra", rappelle le maire de Grenoble. Quant au sujet de l'armement de la police municipale, Éric Piolle est contre. "En tant qu'employeur, je considère que c'est les mettre en danger et que ça ne correspond pas à leur mission de les armer d'armes à feu", explique-t-il, rappellant que sa police est armée de "bâtons télescopiques, gaz lacrymogène, et tasers".

"Nous avons une responsabilité collective", assure Éric Piolle qui fait face au fléau du narcotrafic. "Nous devons lutter férocement contre le narcotrafic, et nous devons lutter pour l'émancipation des jeunes, leur proposer des solutions", propose le maire écologiste, et "nous devons accompagner les parents". "Il faut trouver un modus vivendi avec les dealers", affirme le maire, inquiet face à ces "multinationales organisées qui exploitent des personnes de plus en plus jeunes et de plus en plus paumées".

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