L'Écosse fixe un prix minimum pour la vente d'alcool
Selon l'OMS, cette mesure est efficace pour limiter la consommation excessive d'alcool.
À compte du 1er mai 2018, le prix des boissons alcoolisées en Écosse est fixé à un minimum de 50 pence (57 centimes d’euro) par centilitre d'alcool pur dans la boisson. Ainsi, une bouteille de 70 cl de whisky ne pourra pas être vendue en-dessous de 14 livres (15,60 euros) et une bouteille de 75 cl de vin à 12,5% pas moins de 4,69 livres (5,2 euros).
Plusieurs États canadiens, mais également la Russie, l'Ukraine ou le Bélarus (Biélorussie) ont déjà mis en œuvre des politiques similaires, qui visent à combattre les méfaits liés à l'alcool.
"Je pense que des pays en Europe et ailleurs chercheront à reproduire ce qui a été fait ici en Écosse", a déclaré à l'AFP la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, notant que l'Irlande et le Pays de Galles souhaitaient lancer des projets similaires.
L’alcool bon marché contribue à alimenter la dépendance
En Écosse, cette initiative a été saluée par le corps médical et des associations comme le plus grand progrès en matière de santé publique depuis l'interdiction de fumer en public. "Cette loi sauvera des vies", a ainsi déclaré Alison Douglas, directrice générale de l'organisation caritative Alcohol Focus Scotland, qui a prédit qu'elle épargnerait 58 vies la première année de sa mise en oeuvre, et jusqu'à 121 vies "d'ici 20 ans, quand cette politique aura atteint son plein effet".
Pour l’addictologue français Michel Reynaud, "il s’agit d’une très bonne mesure, qui est préconisée depuis longtemps par l’OMS et la commission européenne. Elle fait d’ailleurs partie des 10 mesures connues comme étant efficaces pour décourager la consommation excessive d'alcool, pour lesquelles nous demandons une concertation en France", poursuit-il.
"L’Irlande, le Pays de Galles et l’Angleterre font face à des problèmes qui ont augmenté avec l’autorisation de la publicité pour l’alcool. Ils prennent des mesures efficaces." L’addictologue souligne qu’une telle disposition "ne mettrait absolument pas en danger l’industrie viticole française, qui fait des produits de qualité : ce seraient le mauvais vin en « cubis » qui serait concerné et qui, dans les faits, mets dans notre pays le prix minimum de l’unité d’alcool autour de 10 ou 15 centimes."
Une mesure dans la ligne de mire des lobbies de l’alcool
Interrogés par l’AFP, des commerçants d’Edimbourg semblent voir la mesure d’un bon œil. Ainsi, Linda Williams, propriétaire d'un magasin dans la capitale écossaise, estime que la mesure pourrait même contribuer à "mettre au même niveau les supermarchés et les commerces indépendants". "Il ne pourra plus y avoir les gros rabais sur les spiritueux et les gros packs de bière, qui ont vraiment été à l'origine de tous les problèmes avec l'alcool", a-t-elle souligné.
En 2017, sept juges de la Cour suprême, à Londres, ont unanimement déclaré que la mise en place d'un prix minimum était "un moyen proportionné d'atteindre un but légitime" et ne violait pas les lois européennes. Elle rejetait en ces termes l'appel constitué par l'Association du Whisky écossais (Scotch Whisky Association, SWA) et d'autres représentants de cette industrie pour annuler ce dispositif gouvernemental.
Malgré l'échec de la procédure judiciaire, Nicola Sturgeon, porte-parole de la SWA a déclaré que l'industrie avait travaillé "en coopération" avec le gouvernement pour mettre en œuvre la mesure. Elle affirme n’avoir jamais cru que la mesure nuirait à l'industrie lucrative du whisky en Écosse, soulignant que "les whiskies haut de gamme pour lesquels l'industrie écossaise est si renommée ne figurent pas parmi les produits alcoolisés qui seront les plus touchés par les prix minimums".
la rédaction d’Allodocteurs.fr, avec AFP
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