Baisse du tabagisme : "On verra probablement les impacts sanitaires petit à petit s'installer", selon Santé publique France

La France connaît une baisse inédite du nombre de fumeurs mais le vapotage continue de progresser, atteignant 8% de la population adulte, souligne la responsable de l'unité Addictions à Santé publique France.

Article rédigé par franceinfo
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Une femme fume une cigarette à Thionville (Moselle), le 10 janvier 2019 (illustration).  (JULIO PELAEZ / MAXPPP)
Une femme fume une cigarette à Thionville (Moselle), le 10 janvier 2019 (illustration).  (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

Selon une étude de Santé publique France, publiée mercredi 15 octobre, le pays a perdu en dix ans près de quatre millions de fumeurs, une baisse spectaculaire, notamment chez les jeunes. "On verra probablement les impacts sanitaires de cette baisse du tabagisme petit à petit s'installer", explique jeudi sur franceinfo Viêt Nguyen Thanh, responsable de l'unité Addictions à Santé publique France et co-autrice du rapport. Elle souligne qu'"il y a un délai de latence entre le moment où on fume et le moment où les pathologies liées, cancers ou maladies cardiovasculaires, apparaissent".

Cette tendance à la baisse, amorcée depuis une dizaine d'années, s'explique par "des politiques de lutte anti-tabac ambitieuses mises en place depuis 2014", souligne la spécialiste. Le paquet neutre instauré en 2017, la hausse du prix du tabac et le remboursement des aides au sevrage figurent parmi "les mesures les plus efficaces". Les campagnes de prévention, comme le "Mois sans tabac" lancé en 2016, ont également contribué à la baisse du tabagisme.

"Chez les adolescents, c'est un point de vigilance"

Chez les jeunes, la proportion de fumeurs est passée de 29% en 2021 à 18% en 2024. "C'est moins tendance", pour cette catégorie de la population note Viêt Nguyen Thanh, évoquant leur sensibilité accrue aux prix et aux restrictions dans les lieux publics.

Le vapotage, lui, continue de progresser "de manière régulière depuis 2007", atteignant 8% de la population adulte. Mais "chez les adolescents, c'est un point de vigilance", selon elle. Le vapotage "augmente ces dernières années et aujourd'hui, on a davantage d'expérimentations de vape chez les adolescents que de tabagisme", explique-t-elle.

Même s'il faut attendre encore pour avoir plus de recul, ces études récentes tendent à confirmer "l'intérêt et l'efficacité de la vape dans l'aide à l'arrêt du tabac", conclut Viêt Nguyen Thanh.

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