Cigarette interdite sur les plages, parcs, abords d'école : "brutalité" de cette décision, une "action importante"... élus et associations réagissent

La ministre du Travail et de la Santé a annoncé que l'interdiction sera effective à partir du 1er juillet. L'objectif est d'éloigner la cigarette des lieux fréquentés par les enfants.

Article rédigé par franceinfo
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Le non-respect de cette règle "pourra engendrer une contravention de 135 euros". (MAX BERULLIER / MAXPPP)
Le non-respect de cette règle "pourra engendrer une contravention de 135 euros". (MAX BERULLIER / MAXPPP)

La cigarette à la plage, dans les parcs ou près de l'école, c'est terminé : le gouvernement va mettre en œuvre le 1er juillet une interdiction promise fin 2023, mais que les associations anti-tabac s'inquiétaient de ne pas voir arriver. 

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a annoncé jeudi 29 mai cette décision dans une interview accordée au quotidien Ouest-France. Le gouvernement instaure ces nouvelles restrictions pour protéger les enfants.

Une action "importante"

Pour Claude Evin, l'ancien ministre de la Santé, interrogé jeudi sur franceinfo, cette décision est "importante" et "intéressante", "qui va dans le prolongement de la loi que j'avais fait adopter". Il est à l'origine de la loi Evin de 1991, une loi contre le tabagisme qui interdisait de fumer dans les lieux à usage collectif.

Pour la Ligue contre le cancer, ces annonces de Catherine Vautrin sont "une très bonne chose". Sur France Inter jeudi, Alexandre Cobigo, responsable prévention pour la Ligue contre le Cancer s'en félicite et parle d'"action importante qui permet d'agir sur la norme sociale".

Il explique que cette décision "permet d'invisibiliser la fumée". Un mécanisme jugé "important" parce qu'il "évite le mimétisme des jeunes et donc il évite que les jeunes rentrent dans le tabac". Le responsable prévention rappelle au passage que le tabac est "toujours la première cause de mortalité en France et le premier facteur de risque de cancer". Une "vraie priorité de santé publique qui nécessite des actions fortes" et dont le "coût social" est estimé à "156 milliards d'euros par an".

Une interdiction déjà expérimentée localement 

Claude Evin sur franceinfo rappelle que "plusieurs municipalités ont interdit de fumer sur les plages ou qui ont interdit de fumer aux abords des écoles". "C'est effectivement une protection pour les enfants. C'est aussi une maîtrise de l'image qu'on donne. Si on peut éviter de donner trop souvent l'image de la banalisation du tabac, la banalisation de la cigarette aux jeunes générations, je pense que c'est aussi faire œuvre pédagogique. Toutes les actions qui tendent à porter des messages qui soient plutôt positifs sont tout à fait les bienvenus", déclare l'ancien ministre.

C'est le cas de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), où depuis une dizaine d'années, il est interdit de fumer sur "des parties de plage sur certains secteurs de la ville", décrit le maire LR Gilles Lurton sur franceinfo jeudi. "C'est une bonne mesure. C'est une mesure que j'appelais de mes vœux depuis longtemps", a-t-il ajouté. La preuve, puisque selon lui, "ça marche bien" dans sa commune. "Cela a été un signe donné à la population, à la fois de Saint-Malo, et aussi à la population estivale. Cela a été une mesure appréciée."

Pour contrôler l'application de la mesure, la ville s'appuie, "pendant la période d'été", sur "des maîtres-nageurs sauveteurs et des CRS qui ont la charge de faire respecter cette interdiction". Et la police municipale "fait des tournées fréquentes sur les plages". L'amende prévue à Saint-Malo est également de 135 euros, comme ce que préconise la ministre de la Santé pour la généralisation au niveau national. 

La "brutalité" de la décision

"Je suis un peu surprise de la brutalité de cette décision", a déclaré sur franceinfo jeudi Agnès Evren, porte-parole Les Républicains. "Si c'est une action de prévention vis-à-vis des jeunes, pourquoi pas [...] mais sur l'espace public complètement, ça serait surprenant. Après, c'est le libre arbitre de chacun", ajoute celle qui est également sénatrice de Paris.

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