Les fédérations de buralistes organisent une journée de mobilisation contre la contrebande de tabac lundi

Les professionnels pointent du doigt l'État et ses décisions successives d'augmenter les prix du tabac.

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Un buraliste prend un paquet de cigarettes dans son bureau de tabac, le 29 août 2023, à Orange (Provence-Alpes-Côte d'Azur). (CHRISTOPHE AGOSTINIS / MAXPPP)
Un buraliste prend un paquet de cigarettes dans son bureau de tabac, le 29 août 2023, à Orange (Provence-Alpes-Côte d'Azur). (CHRISTOPHE AGOSTINIS / MAXPPP)

Les fédérations de buralistes, partout en France, se mobilisent lundi 3 février pour une opération "Stop au trafic de cigarettes" et organisent des rassemblements. "On est confrontés, comme partout en France, à un marché parallèle qui s'est organisé", déplore auprès d'"ici Drôme Ardèche" (ex-France Bleu) le président national de la Confédération des buralistes, Philippe Coy. Il estime qu'entre 30% et 40% du tabac vendu en France provient de la contrebande.

Les professionnels pointent du doigt l'État et ses décisions successives d'augmenter les prix du tabac. Frédéric Pailhé, président de la Fédération des buralistes d'Occitanie, interrogé par "ici Occitanie", demande à l'État de "prendre ses responsabilités pour protéger ce commerce de proximité". Il ajoute : "Faire de la prévention, de la sensibilisation sur la nocivité du produit, oui. Mais il faut arrêter d'augmenter les prix. À une demi-heure de Toulouse, j'ai un confrère en liquidation judiciaire à cause de la perte de revenus."

Les buralistes dénoncent une "concurrence déloyale"

Au-delà des problèmes de chiffre d'affaires, d'après les buralistes, la hausse des prix a pour effet d'augmenter le risque de d'agressions et de braquages. "Une à deux fois par an au minimum, il y a des agressions, cambriolages ou braquages de buralistes. Un confrère a été braqué il y a quinze jours dans le quartier des Minimes à Toulouse, à la fermeture de son commerce, à 21 heures. Il a été blessé, une plaie de 4 centimètres à l'arrière du crâne. Tout ça pour 200 à 300 euros en liquide", explique Frédéric Pailhé.

"Les hausses de prix ne diminuent pas la consommation globale."

Frédéric Pailhé, président de la Fédération des buralistes d'Occitanie

sur "ici Occitanie"

"Elles déplacent simplement les consommateurs vers le marché illégal, là où le tabac est vendu en tout lieu à des prix bien inférieurs, sans aucun contrôle ni taxation" déplore la fédération des buralistes de l'Hérault, auprès d'"Ici Hérault". Elle appelle à ce que "la peur change de camp" : "Les trafiquants doivent être traqués sans relâche pour restaurer l’État de droit et garantir un avenir aux buralistes, acteurs indispensables du quotidien de tous les Français".

Les buralistes dénoncent également la "concurrence déloyale" des pays voisins comme l'Espagne, où les prix sont inférieurs et les marges des buralistes sont plus importantes.

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